Il est une couleur de vin qui a gagné ces 30 dernières années en attractivité et en reconnaissance, au même titre que les vins rouges et blancs, il s’agit du vin rosé, souvent synonyme de fraîcheur venue à l’heure d’un repas estival ou non, en famille ou entre amis. Quel meilleur exemple que les vins rosés des Côtes de Provence, ce vignoble des contreforts alpins à la Méditerranée exhibant une géodiversité contrastée entre Provence calcaire et Provence cristalline. Des terroirs extrêmement variés donnent naissance à des rosés secs et légers dont l’origine est issue d’une histoire géologique de plus de 500 millions d’années.
Pêche, melon, mangue, pomelo, mandarine ou encore groseille. À l’instar de la palette des nuances du vin rosé provençal, la palette minérale de la géologie portant ce vignoble âgé de 2 600 ans et introduit par les Phéniciens et les Phocéens l’est tout autant. Calcaire, dolomie, sables, graviers et galets, grès, marnes, pélites, granite, rhyolite, schiste, micaschiste, migmatite, gneiss… Cette géodiversité résulte d’une histoire géologique longue et complexe difficile à résumer en quelques lignes.
La géodiversité marque aujourd’hui les paysages provençaux
- La Provence cristalline, domaine des roches magmatiques et métamorphiques, visibles dans les massifs des Maures-Tanneron (Saint-Tropez, Ramatuelle, Porquerolles). Ces roches se sont formées lors de l’orogenèse Varisque, la formation d’une chaîne de montagnes il y a près de 350 millions d’années ;
- La dépression permienne décrivant un croissant depuis Toulon à Fréjus en passant par Vidauban et Roquebrune-sur-Argens. Des terres rouges issues de roches gréso-argileuses, fruit de l’érosion de l’ancienne chaîne Varisque il y a environ 300 millions d’années. S’ajoutent les rhyolites de l’Esterel, des roches volcaniques rouges issues d’une importante éruption à la même époque ;
- La Provence calcaire, domaine des roches éponymes d’origine marine et formées du Trias au Crétacé (-250 à -65 millions d’années). Ces roches, plissées et faillées en est-ouest lors de la formation des Pyrénées il y a près de 40 millions d’années, constituent les principales montagnes de Provence comme la Sainte-Victoire ou la Sainte-Baume, mais aussi le bassin du Beausset, de Cassis à Bandol.
En Dracénie, entre Argens et Verdon, un plateau dit triasique s’individualise, marqué par l’affleurement de grès, de conglomérats, de gypse, de marnes et de calcaires dolomitiques formés au Trias (-250 à -200 millions d’années).
Au cours du Cénozoïque (-65 à -2,6 millions d’années), l’histoire se poursuit avec son lot d’épisodes de déformation (Pyrénées et Alpes), de sédimentation, d’altération et d’érosion. Le Quaternaire (-2,6 millions d’années à nos jours) est marqué par l’alternance de périodes glaciaires et de réchauffement qui contribue à façonner les reliefs, à déposer des alluvions dans les vallées, à développer des sols si importants pour la vigne. Bien entendu, l’occupation humaine ancienne dans cette région parachève cette longue histoire.
90 % de vins rosés produits dans la région
Conséquence de l’étendue et de la diversité des terroirs, les vins des Côtes de Provence (AOC depuis 1977, sur près de 20 000 ha) ont chacun leur personnalité géologique et climatique. L’appellation est traditionnellement décomposée en huit bassins : la Bordure Maritime, Notre-Dame-des-Anges, le Haut Pays, le Bassin du Beausset, la montagne Sainte-Victoire, Fréjus, La Londe et Pierrefeu.
Plus de 90 % de vins rosés y sont produits et l’appellation met en scène différents cépages caractéristiques du sud comme la Syrah, le Grenache, le Mourvèdre, le Cinsaut et le cépage varois, le Tibouren. Carignan et Cabernet-Sauvignon complètent la palette de vins rosés et rouges. Il ne faut pas oublier les vins blancs, certes minoritaires mais qui savent tirer parti du Rolle, de l’Ugni blanc, du Sémillon ou encore de la Clairette.
J’ai lu et relu votre reportage dégustation des vins effervescent…Je trouve assez simpliste votre analyse sur le Prosecco.. Franchement il y a des domaines dans le Veneto et particulièrement dans les Collines de Valdobbiadene qui pourrait vous faire changer d’analyse…
Merci pour votre message. Nous évoquons en effet ces prosecco de qualité DOCG plus loin dans l’article avec la contribution de Florian Nunez ainsi que dans un article précédent « prosecco quel culot« .