Difficile de situer les vignobles de Vendée. Géographiquement, on est à l’Ouest, au sud de la Loire, au-dessus de la Charente maritime. Des plaines céréalières, un bocage vallonné, une côte dunaire, des belles forêts de résineux, des petites villes prospères et un bel ensoleillement. Y-aurait-il de la vigne, là-bas ? Allez, on a tous bu un verre de rosé à la terrasse d’un bistrot, sur le front de mer de Saint Jean de Monts, sur celui des Sables d’Olonne ou au bourg de Noirmoutier.
du petit vin de pays à l’appellation

La Vendée est devenue une terre de vignobles de qualité, titrait Ouest-France l’été dernier en interviewant le caviste-sommelier François Goreau, de la cave Vinochio à Montaigu. Le magazine anglais Punch en a fait sa couverture à l’automne ; du coup, j’ai eu envie d’en savoir plus.

La région du plein emploi
Tiens, pourquoi je me mets à parler « vendéen » ? Rien à voir avec l’accent, non c’est au niveau des mots : racines, famille, loyauté, travail acharné, projet d’entreprise, efficacité et surtout art de l’exécution : le talent des grands entrepreneurs. On ne s’étendra pas sur les réussites vendéennes parties souvent de rien : Puy du Fou, Vendée Globe, les entreprises Fleury Michon, Beneteau, Sodebo, Cougnaud, etc. Eh bien, sachez que dans la rubrique Vins et Spiritueux : une grande réussite émerge (voir un peu plus loin).
Vous savez, il y a 100 ans, la Vendée était couverte de vigne en polyculture pour la consommation familiale ; chez mon grand-père on descendait à la cave avant de passer à la table. L’histoire en bref : L’époque romaine, les abbayes au Moyen-âge, le phylloxéra, rien que du classique ; une poignée de vignerons résistent et se regroupent pour obtenir la reconnaissance en 1953 sous la bannière des Anciens Fiefs du Cardinal– il s’agit bien entendu de Richelieu, l’évêque crotté de Luçon.
Finalement on opte en 1965 pour l’appellation Fiefs Vendéens qui sera reconnue AOC en 2011. L’AOC Fiefs Vendéens est morcelée sur 5 terroirs, Brem, Chantonnay, Mareuil, Pissotte et Vix. Combien pèse-t-il, ce vignoble vendéen ? Une vingtaine d’exploitants, moins de 500 hectares plantés en AOC/IGP – dont la moitié ou presque en bio, biodynamie ou HVE- 3 millions de bouteilles. En gros, c’est un centième du vignoble du Val de Loire, autant dire un confetti qui plus est, découpé en petits bouts ; pensez-donc, sur les terroirs de Chantonnay, Vix ou Pissotte, ils ne sont qu’un ou deux à représenter l’appellation.
Mais quelle logique pour l’appellation ?
Pourquoi ce découpage ? La logique est géologique : schistes et rhyolite à Mareuil, schistes argileux à Brem, faille carbonifère à Chantonnay, îlot calcaire à Vix, schistes à Pissotte.

Enfin, les trois couleurs sont présentes avec une dominante pour le rosé puis le rouge.
François me montre des bouteilles, en ouvre certaines. La cuvée silex, un assemblage chenin chardonnay des frères Orion, Domaine de la Barbinière à Chantonnay. Un peu gras, ouvert, expressif, un vin pour éveiller les papilles, à 7 € la bouteille, pourquoi s’en priver !
Des Fiefs vendéens au Soleil Levant

Un vigneron hors-pair qui travaille ses 30 hectares en biodynamie ; un passionné du Japon dont la fierté est de voir ses vins sur les plus belles tables de Tokyo ou d’Osaka.
Son voisin Éric Sage, successeur de Denis Roux, produit sur des terroirs de schiste, granit et quartz des chenins et des pinots noirs de grande élégance. Sans oublier la jeunesse ! Le vigneron océanique Bastien Mousset vient de monter son domaine l’Orée du Sabia et vous invite à déguster sa première cuvée le 1er avril.

La Loire méridionale

Jean-Philippe

La Vendée, une petite appelation pour de grands vins, à découvrir rapidement !
JulienVin
http://www.julienvin.fr