Jeunes pousses vigneronnes…
L’asphalte brulant déroule son ruban gris sous les roues de l’autocar, le ciel est bleu, la campagne verte et jaune, parsemée de balles de foin. Est-on dans un road trip américain ou un remake du film Saint-Amour ? Tiens, il manque Gérard….
La demi-douzaine d’étudiants et les professeurs présents somnolent ou conversent. Nous nous rendons à Saint-Pourçain en Auvergne pour la remise du Grand Prix des Oenologues du Val de Loire. Quezaco ? Depuis quelques années, les œnologues du Val de Loire remettent une récompense annuelle au meilleur rapport de stage rédigé par un étudiant en BTS eono-viti.
Trois établissements d’enseignement sont concernés : le pôle de formation de Briacé en Loire-Atlantique, le centre Edgard Pisani de Montreuil Bellay en Anjou et Tours-Fondettes. Cette initiative vient compenser l’absence de centre de préparation au DNO-Diplôme National d’Oenologie- en Val de Loire.
mais des BTS oeno-viti pour qui ?
J’entends souvent parler des BTS oeno-viti dans mes rencontres avec des jeunes vignerons, en bien le plus souvent. Au départ, les BTS étaient destinés à accompagner les fils de vignerons dans l’enseignement supérieur après leur bac pro.

©Montreuil Bellay
Le recrutement s’est ouvert aujourd’hui à des profils différents, il s’est féminisé aussi me dit Martine Van Daele professeur d’œnologie à Briacé, la cinquantaine alerte, très au contact avec ses jeunes. Lucie et Charles, eux, sont montés à Montreuil Bellay.
On engage la conversation ; j’apprends que le BTS de Montreuil propose un programme en alternance, avec 2/3 du temps passé en exploitation et rémunéré.
Charles a travaillé au domaine de Passavant en exploitation bio. J’ai un bac S et une licence de philo, mon plan, c’est de faire trois vendanges l’année prochaine : deux ici et une en Nouvelle-Zélande, j’ai les contacts.
Lucie, elle, a déjà travaillé : à la LPO en service civique, auparavant j’ai fait une licence pro en agro-environnement à Poitiers, et puis, j’ai eu envie de commencer une formation vigne et vin, alors j’ai redémarré avec un apprentissage au domaine Ampelidae à la cave de Neuville en Haut-Poitou. Son destin va basculer, comme nous le verrons, mais elle a quand même envie de suivre son copain en Nouvelle-Zélande.
Oenologue : un métier bien représenté

Il me rebriefe un peu sur le métier de « celui qui possède la science du vin », le diplôme national à bac +5, l’Union des Œnologues de France, leur association professionnelle très influente, la revue, l’annuaire, l’accompagnement, la formation, le serment professionnel, etc.

Les responsables n’ont pas fait les choses à moitié, ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit autant d’œnologues, alors nous avons eu droit au rosé de bienvenu, à l’apéritif à bulle, le diner aux trois couleurs.
Une filière qui recrute

« Et le lauréat est……… une lauréate, Lucie Biteau, pour son rapport sur la bio-production : levures dédiées et micro-organismes comme alternative à l’apport de SO2 à la vinification. Trop content pour elle ! Outre un chèque qui n’a rien de symbolique, cette distinction ouvre des portes professionnelles et un article dans le quotidien La Montagne.

Je ne suis pas sûr que cela enthousiasme nos étudiants présents, eux qui rêvent de production dans des domaines bio. Entre passion et raison, que choisir ?

Un folklore sympathique qui possède une grande vertu : les récipiendaires s’engagent leur vie durant à dire du bien des vins de Saint-Pourçain !
Jean Philippe
Image à la Une : page Facebook de Lucie Biteau

Bonjour et bravo pour votre site ! Très intéressant !
Petite remarque : on observe en effet de plus en plus de recrutements. Et chose qui mérite d’être soulignée, les femmes sont de plus en plus nombreuses !