Quand on se lance dans la viticulture, mieux vaut avoir une idée précise de ce que l’on veut faire, sinon les autres s’en chargeront à votre place !

Mieux vaut avoir de bonnes relations avec son banquier…
Sylvie Plessis : « et ensuite on a loué des vignes dont personne ne voulait, des vignes en mauvais état, on a arraché, replanté. Et puis au fur et à mesure on les a achetées à coup de parcelles de 60 ares… » Acheter le terrain, financer les plantations, la cave, les bâtiments, avec leurs propres moyens tout en restant maîtres chez soi, pour y arriver il fallait s’appuyer sur une banque qui connaissait leur domaine d’activité : le Crédit Mutuel a bien joué son rôle et les suit depuis le début.

A chacun son domaine : à Christian les vignes, le matériel, les bâtiments, et quand le raisin arrive au pressoir, à Sylvie les vins jusqu’à la mise en bouteille. Sans oublier le commerce car au Moulin de Chauvigné, on est en vente directe. Une des rares exploitations de la région où tout est géré de A à Z.
Sylvie vinifie elle même entre 500 et 600 hecto par an,
toute une
Les vins du Moulin de Chauvigné figurent un jour au l’autre dans les grands guides : guide Hachette, guide Bettane et Desseauve, et les journaux spécialisés n’oublient pas de mentionner leurs produits, particulièrement le Savennières Clos Brochard.

Christian et Sylvie pensent que leurs bonnes années sont devant eux à cause du changement climatique et ils l’affirment en s’appuyant sur une étude en cours de Geneviève Teil de l’INRA.
Sylvie : « Avant on disait qu’il y avait 100 jours entre la fleur et la maturité, maintenant ça descend : en 2003, 85 jours seulement ! Les vendanges se font de plus en plus tôt. Ca fait des vins plus faciles à boire et plus vite. Et puis on a des parcelles qui font aujourd’hui des vins moins intéressants mais qui vont le devenir. Les grands changements sont dans les jus évidemment c’est la sucrosité et on monte le ph. Quand on les analyse, on s’aperçoit qu’on est 400 kms plus bas, plus vers Bordeaux… »
Bien penser sa cave pour faire face au réchauffement climatique
La conséquence est immédiate dans les aménagements de la cave car au moment des vendanges début septembre il faut du froid, sinon tout s’emballe et on perd tous les parfums. « En, particulier le chenin : ce n’est pas déjà un cépage particulièrement aromatique et si ça fermente trop vite, c’est pas forcément top ! »
Sylvie dispose d’une cave équipée de 5 cuves inox flambant neuf qui font rêver ses voisins vignerons. Elle peut gérer dans chacune des cuves des températures différentes entre le haut et le bas et conduire la fermentation comme elle l’entend. « Parfois on a besoin de chauffer pour démarrer la fermentation et d’envoyer du froid en même temps pour anticiper le coup de chaud. »
Sylvie réalise des assemblages en cours de vinification par parcelle : « c’est comme si je faisais un élevage pendant la vinif, mais là il faut bien connaître ses parcelles pour faire ça. Alors quand je suis rendue au mois de mars, j’ai le produit que je veux ! »
L’installation des Plessis aura pris pas moins de 15 ans. « Aujourd’hui c’est plus simple. Encore 10 ans et il faudra s’organiser pour la suite car on est pas éternels ! Quand on regarde dans le rétro, on mesure le chemin parcouru. Nos parents sont fiers de nous et nos enfants aussi ! »
François