Tout le monde a déjà entendu parler du risque CO2. Et chaque vigneron se pense suffisamment averti pour le gérer convenablement dans son chai. Au même titre que le risque de coupure à la taille. On ne va tout de même pas vous apprendre votre métier.
Pourtant la MSA, l’assureur Groupama, se sont emparés du sujet depuis des années et multiplient les actions de prévention chaque fois qu’ils le peuvent. Car régulièrement le CO2 provoque des accidents, souvent mortels.

C’est vrai aussi que certaines régions viticoles sont plus exposées que d’autres, en particulier le Val de Loire dans le vignoble nantais dont le parc de cuves enterrées est plus important qu’ailleurs.
Que ce soit à cause de la fermentation des lies ou des restes de gaz carbonique ajouté, un procédé pour jouer sur la robe, les arômes et la texture du vin sans recourir au soufre.
un danger sournois mais bien réel

Alain Viard « Les vignerons nous disent souvent que s’ils descendent dans une cuve et sentent que l’air est difficilement respirable, ils ressortent tout de suite. Ils sont convaincus de suffisamment connaître et maîtriser le risque. Sauf que malheureusement, quand il y a une gêne c’est que le taux est déjà trop élevé, et on peut perdre connaissance en quelques secondes. »
une fausse bonne idée qui se transmet

Grave erreur ! La bougie peut continuer à bruler en présence d’une concentration toxique de dioxyde de carbone.
Pourtant il faut bien descendre à l’intérieur de cette satanée cuve ! Alors le meilleur moyen d’éviter d’exposer ses salariés au risque c’est d’aller le faire soi-même comme le pensent nombre de vignerons ?
prévenir ou guérir ?
Pour Alain Viard, si c’est encore possible, le mieux c’est d’intégrer ce risque et prévoir les équipements d’extraction/ventilation l’idéal lors de la conception des locaux ou du réaménagement de la cave.
Informer les salariés, signaler par un affichage les zones dangereuses et interdire l’accès aux cuves à toute personne non habilitée. Une précaution élémentaire ? Sauf qu’avec le développement de l’œnotourisme, une nouvelle catégorie de population peut se voir exposée elle-aussi à ce risque. Y aviez-vous pensé ?

Sans oublier un système de détection fiable, fixe ou portable, bien entretenu qui validera la qualité de l’air avant d’intervenir dans la cuve. Avec un coût de maintenance que l’assureur Groupama peut prendre en charge.
Ensuite il faut une organisation du travail adaptée. Toujours travailler à deux. Un qui descend, l’autre qui veille pour éventuellement appeler les secours. C’est une précaution qui peut paraître élémentaire ! Et pourtant…
Et ne jamais tenter d’aller secourir soi-même la victime dans la cuve, c’est mission impossible; Les pompiers du SDIS 44 confirment : impossible de ressortir d’une cuve en portant sur ses épaules un corps inerte de 70 kilos !
la carotte ou le baton ?
Aux vignerons qui pensent s’en sortir en invoquant le fait qu’ils n’ont pas de salarié, Gaëlle Lihard, juriste à la Fédération viticole de l’Anjou répond : si vous avez des prestataires, vous êtes exposé aux mêmes contraintes à l’égard de leurs salariés !

Un facteur aggravant qui vous expose aux foudres des articles 121-3 et 6 du code pénal pour mise en danger de la vie d’autrui ou homicide involontaire par imprudence avec des peines allant jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45k€ d’amende. Des peines qui ont déjà été prononcées. Et on ne vous parle même pas de la réparation du préjudice au Civil…De quoi réfléchir ?
François
Image à la Une : ©Candleman Studio
bonsoir . vous citez la val de loire en parlant du vignoble nantais , or , le val de loire s ‘ arrête à Chalonnes d ‘ après l ‘ UNESCO ! ! !
le vignoble nantais , lui , fait parti de la Bretagne historique ! ! !
bonne lecture
44 = BREIZH ! ! !
Merci pour votre remarque, mais comme vous pourrez le noter sur le site officiel des Vins du Val de Loire, le vignoble nantais en fait bien partie.