On y arrive par la station de métro Passy. Le métro suspendu, exploit technique des années 1900, est un spectacle en soi. Voir ces rames se croiser à quelques mètres de l’intimité des appartements bourgeois m’a toujours fasciné.

L’hôtesse me demande si je suis là pour visiter le musée ou pour déjeuner, les deux mademoiselle. J’aurai pu venir aussi pour un cours de dégustation.
LE MUSÉE GRÉVIN DU VIN
La visite est l’occasion d’une marche dans la pénombre de catacombes pleines de trouvailles dans ce monde féérique du vin et de la vigne. Très mauvaise idée de s’embarquer seul dans le dédale de galeries et de bifurcations, aussi je fus soulagé de rencontrer, au détour d’une saynète vigneronne en mannequins de cire, mon invitée accompagnée de Corentine, responsable de l’accueil. On commençait à s’inquiéter !

Avec passion et patience, ces collectionneurs ont rassemblé depuis 40 ans quelques 2000 objets œnologiques et viticoles pour le plaisir de l’œil et de la transmission des savoirs.
CHANGEMENT DE DIRECTION
En sortant de ce musée privé hors du temps, je repense aux grosses machines muséo-évènementielles de Bourgogne, pompeusement appelées Cités des terroirs, du vin et de la gastronomie. À Paris c’est l’inverse, une confrérie humble et désintéressée agissant « pour la défense et la promotion du vin français » est aux responsabilités. Elle aurait pu se la jouer « aristo » cette confrérie, quand on sait que le Grand Échanson avait le privilège du service du vin à la cour royale.
Le Musée du Vin- non, le M. Musée du Vin, fait remarquer Olivier Chandès qui tient à sa particule, a récemment changé de main et de destin. Le nouveau patron du lieu est un entrepreneur au sourire franc et à l’énergie communicative qui affiche un parcours (gagnant) dans le vin, l’évènementiel et la vente de spectacles. Le passage de relais eut lieu au printemps 2023 et la nouvelle équipe n’a pas tardé à multiplier les touches de modernité. «Il faut que tout change pour que rien ne change », c’est bien connu.
LE MYSTÈRE DE LA RUE DES EAUX
L’histoire du lieu remonte loin au Moyen-âge quand la colline de Chaillot étaient couvertes de vignes. Les trois salles voûtées en pierre de calcaire, aujourd’hui superbement rénovées, furent utilisées au XVIe et au XVIIe siècle par les Frères de l’Ordre des Minimes pour y entreposer leur vin.

Voilà le mystère de la Rue des Eaux dévoilé ! Après une longue période d’abandon, les anciens celliers furent réhabilités dans les années 50, ils servirent notamment de caves au restaurant de la Tour Eiffel situé sur l’autre rive de la Seine. Après, il y a eu plusieurs projets farfelus comme un galerie d’art contemporain et une boîte de nuit qui ont vite capoté, précise M. Chandès intarissable sur l’histoire du lieu et ses anecdotes croustillantes.
Les choses rentrent dans l’ordre en 1984 lorsque le Conseil des Échansons de France devient propriétaire des lieux pour y réunir ses chapitres et créer un musée du vin. Et puis advint le passage de relai en 2023, la Confrérie gardant le privilège de pouvoir y tenir ses assemblées et accueillir ses visiteurs illustres.
C’EST DJ SET LE VENDREDI SOIR

Évidemment, l’œil averti voit tout de suite le potentiel du lieu pour l’accueil de réceptions et d’évènements en lien avec le monde du vin et de la vigne. La nouvelle équipe a d’ailleurs prévu un business plan qui mise sur des partenariats avec des marques et des fondations. Les « plaques mécénat » attestent de l’intérêt que des noms prestigieux portent à ce lieu.
CHOC DES CULTURES

Comment concilier dans un même lieu les soirées afterwork , bar-lounge, liveshow singer, live DJ Set du Friday night avec les soirées rituelles costumées des Échansons de France ? Ces deux univers culturels que tout semble opposer, devront vivre ensemble et écrire un destin commun.
FAIRE DANSER LES ÉCHANSONS
Paradoxalement, on sait que les jeunes générations tendent à s’éloigner du vin et de sa culture ; justement cette culture que nous transmettent les Confréries avec leur folklore suranné mais aussi leur loyauté sans faille « à la défense et à la promotion du vin français ».

Qui sait si les chapeaux de bourgmestre, les cols d’hermine et les médailles plaquées-or ne seront pas un jour hyper-tendance sur le dancefloor ? Qui sait si le musée du vin ne sera pas transfiguré en monde virtuel comme le metavers de M. Zuckerberg, accessible des quatre coins du globe avec un casque de réalité virtuelle ?
Paris n’a pas été bâti en un jour.
Jean-Philippe








Et bien, Mr Rebsamen et Suguenot vont être contents de votre appréciation. Vous êtes un peu raide concernant Dijon, Beaune : pas grand chose à voir. Tout est dans la ville.
Par contre, si vous voulez voir un vrai musée du vin, digne de ce nom, allez voir le musée VIVANCO dans la Rioja Alavesa.
UN très beau parcours muséographique, une belle région viticole, et de belles réalisations architecturales dans quelques caves.
Merci M. Cuervo pour votre invitation à découvrir la Rioja Alavesa,
le berceau des vins renommés de la Rioja.