Comme d’habitude cet automne les foires aux vins ont pointé leur nez comme les champignons. Comme d’habitude LIDL a dégainé en premier avec des offres chocs qui -comme d’habitude- ont hérissé la communauté vigneronne : C’est nul de profiter de la détresse de la filière et de ses vignerons disait l’un d’eux tandis que le distributeur assumait crânement : Chez Lidl, nous croyons que le bon vin n’a pas besoin d’être hors de prix pour être exceptionnel. (Vitisphère 09/25)
La course folle aux petits prix

Ces manipulations chimiques vous ont-elles inspiré ? Évidemment ce n’est pas cher, comme ce Nozeco 0°à 4,45€. Non merci pas pour moi, je tiens à ma santé !
Dans la course folle aux petits prix, Génération Vignerons a identifié un autre filon encore plus surréaliste. Enquête dans le monde «au centime près».
LEADER EN EUROPE
Faut-il pousser un cocorico ? Le leader incontestable des magasins de déstockage en Europe, c’est le Français NOZ. Mais qui est-ce ?

Le magasin NOZ de Saint-Herblain en périphérie nantaise n’a rien de séduisant. Juste un hangar aménagé derrière un parking riquiqui. Visiblement il y a du trafic, un va-et-vient de clients essentiellement multiculturels. A l’intérieur, c’est l’ambiance friperie qui domine, des îlots de vêtements-chaussures en vrac, mobilier, petits accessoires ménagers et l’alimentaire : du sec, bien sûr, des conserves, des biscuits, des jus de fruits et des bouteilles de vin, partout, partout !
L’ART DE BIEN ACHETER

Et les vins étrangers ? J-C fait la moue. Attendez ! Il y en a des plus en plus ! je ne vais pas le contredire, peut-être un carton sur deux provient d’Allemagne ou d’Italie. Je vois au moins quatre références de riesling allemand (Deep Roots, Stockwerk, Traut Wein, Materne &Schmitt) et ce joli Loina Bardolino DOC, une appellation italienne réputée située près du lac de Garde. Jamais vous ne trouverez un tel choix de vins européens chez un distributeur « normal ».
TENTATIVE D’EXPLICATION
NOZ serait-il le seul distributeur à jouer la carte des vins européens ? À 3-4 euros la bouteille, il y a visiblement un marché pour ces vins venus d’ailleurs. Comment l’expliquer ? Je pose la question au chef de rayon qui passait par là : On a une puissance d’achat considérable. L’équipe des acheteurs vin est multilingue ; ils achètent partout en Europe, des stocks de magasins en liquidation, les sur-stocks du négoce, les fins de séries, les références obsolètes.

La deuxième raison que subodore mon ami négociant et qui expliquerait la sur-représentation des vins non-français est une question d’image. Les marques de riesling allemand ne peuvent pas être vendues chez des discounters allemands. Ça casserait la confiance dans la marque et déstabiliserait sa distribution. Alors ils tentent de les écouler discrètement chez nous. Quand on sait qu’il y a des sur-stocks de vin partout en Europe, le filon n’est pas prêt de se tarir.
UN ACHAT IMPROBABLE
Il y a un hic cependant, qui va acheter ces vins doux, ces rieslings très typiques de la Moselle ou du Rheinhessen ? Quelques clients amateurs entrevus chez mon déstockeur de Saint-Herblain mais c’est bien loin d’écouler la marchandise. Pas de réponse du côté de NOZ, alors je suppute que les non-vendus des invendus repartent quelque part. En Afrique peut-être ?

N’oubliez pas d’élargir le spectre aux vins étrangers qui présentent de formidables opportunités, tant sur le plan gustatif que patrimonial ! conseille Angelique de Lencquesaing (iDéalwine) dans un récent interview à BFM Business. Excellent conseil que NOZ a suivi à la lettre !
Jean-Philippe