Il faut visualiser ce que peut être le sac à dos de Val : un vrai barda de soldat car on y trouve de tout : bien sûr un coupe-vent imperméable même s’il ne pleut jamais dans la vallée du Layon dit-elle, une gourde, des gâteaux secs mais aussi des planches illustrées de la vigne dans tous ses états notamment la couleur caractéristique du feuillage du chenin au printemps, des tirages photos des maladies du bois de la vigne, et surtout une collection inépuisable d’échantillons de minéraux qui composent le sol de la vallée du Layon : schistes, faluns coquilliers, calcaires, houille…au moins 15 kilos ! pour quelqu’un qui souffre de tendinite chronique…
Mais Val est comme ça !

Une formation puis une expérience de soigneuse et responsable pédagogique dans un parc zoologique voisin nous prouve une fois encore que lorsque Val – Valérie Aubergeon pour les intimes – s’engage dans un domaine, elle ne peut le faire qu’à fond. Et là c’est la nature qui l’attire. Mais des conditions de travail moyenâgeuses finissent au bout de 4 ans par effriter son enthousiasme. Et la voici en 2013 à la recherche d’un nouveau projet…
Le monde du vin en ligne de mire

J’ai découvert là, l’univers passionnant du vin, les modes de culture, l’expression du terroir, les méthodes d’élaboration des vins…Et j’ai surtout rencontré des vignerons intéressants et passionnés, soucieux d’élaborer des produits de qualité tout en respectant l’environnement.
Manque plus qu’une formation solide. Valérie la trouve à l’université d’Angers sous forme de cours du soir dispensés par l’oenologue et maître de conférences Jean-Michel Monnier, qu’elle continue toujours à suivre.
Entretemps son sens de l’observation a mis en évidence que, pour beaucoup de vignerons de la région, l’oenotourisme se résumait à une visite de leurs caves sans plus. Souvent par manque de temps pour accompagner les visiteurs dans le vignoble.
Très loin de Vignes Vins et randos dont la démarche l’a séduit mais la cadence l’indispose. Ce qui me déplaisait les 2 fois où j’ai participé à cette manifestation, on est des groupes énormes, on a un timing, on nous pousse aux fesses parce qu’il y a l’autre groupe qui arrive derrière et moi ça m’a dérangé car j’adore randonner et j’aime bien prendre le temps, observer…
Sans doute victime de son succès, avec ses 12000 participants, la rando XXL n’a pas le loisir de s’attarder dans les vignes !
Un concept original
Valérie murit alors un projet qui consisterait à proposer des randonnées pédestres commentées, avec dégustation de vins, au coeur du vignoble des Coteaux du Layon. L’idée étant de créer des partenariats avec les vignerons, débordés par les travaux du domaine, sur des thématiques qui les touchent. Mais attention, des vignerons dont elle partage les valeurs et la démarche environnementale On vous l’a dit : Val est entière !

Pour mieux saisir sa démarche, voilà un aperçu de son catalogue, à retrouver intégralement sur son site :
Le chenin dans tous ses états Comprendre l’influence du terroir sur les vins issus du chenin, cépage emblématique des Coteaux du Layon. 8km, 3h avec dégustation, Savennières : une AOC d’exception Histoire et méthodes d’élaboration de cette AOC prestigieuse 100% chenin. 8km, 3h avec dégustation, Une journée entre vignes et coteaux 20km, 7h avec dégustations

Val reste modeste et sait qu’elle apprend tous les jours. Son plaisir, c’est s’immerger dans la nature, capter des paysages, mettre au point un parcours, tester des sentiers, rencontrer les vignerons, imaginer les moments d’infos qu’elle pourra partager avec ses clients.
Et quand son public réagit comme elle l’avait prévu, alors, la mèche en bataille et le sourire aux lèvres, elle se dit qu’elle a inventé un métier qui répond bien à une attente !
François
