J’entre dans mon Whole Food Market de North Miami qui n’a rien d’un hyper-marché. C’est un magasin à taille humaine dans le style Monop’ ou Super U ; le parking est sous-dimensionné et les caddies sont de petite taille. L’entrée ouvre directement sur le rayon fruits et légumes ; vous pénétrez dans une sorte de serre avec des couleurs vertes, jaunes, rouges qui brillent sous les pulvérisations discrètes de vapeur d’eau.
Là, vous tombez sur une montagne de cartons ouverts de Prosecco LaMarca à 13,99$ la bouteille. Fraîcheur du pétillant, fraicheur du fruit, belle association de sensation, il faut se retenir pour ne pas mettre une ou deux bouteilles dans le caddy.
J’enfile l’allée des produits frais, poissons, viande, charcuterie lorsque mon regard est capté par mille petits bacchus nichés sur des palettes-cartons astucieusement placés au carrefour des allées qui me disent :
allez, laisse-toi tenter !
Pas moins d’une dizaine de tas de vin- des cartons décapotés de 12 bouteilles- laissent apparaître une profusion de marchandises qui ne demandent qu’à être saisies, une technique de vente directement inspirée du souk oriental.
Tiens des Français ! La Vielle Ferme, une belle marque de Côtes du Ventoux de la famille Perrin a droit à son corner.
Attention, ça chauffe !
J’approche du cœur de la bataille……des étiquettes. Disposées en îlots aisément accessibles les 400-500 références de vins se partagent pour moitié entre les domestic (les vins US) et les autres classés par grandes régions géographiques.
Un petit espace est réservé aux environmentally friendly wines.
Les vins californiens sortent la grosse artillerie avec des étiquettes ahurissantes : reproduction de photos Pop art des années 70 ; des bouteilles à 50$ quand même, mais qui font de l’effet quand vous en amenez une chez des amis. Au registre des curiosités glauques, notre célèbre Papillon, l’évadé du bagne de Cayenne, a droit à sa bouteille personnalisée, tout comme notre emblématique winemaker Michel Rolland.
Les sud-Américains jouent les marques, les Italiens le design et les Français, la tradition sans originalité comme on peut le voir sur six références de Châteauneuf-du-Pape. Une belle exception, le pinot gris de Trimbach qui donne envie de visiter l’Alsace.
Allons visiter l’espace des bulles
C’est l’anarchie qui règne dans le linéaire, il y a de l’effervescence partout sauf que vous n’y trouverez pas de champagne ; ah ! on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Les champagnes s’’offrent au désir du consommateur hors des rayonnages, en tête des îlots, toujours sur le principe des cartons ouverts ou des caissettes en bois pour les plus prestigieux. L’offre est réduite, simple, claire : une entrée de gamme à 39,99$ pour le Delamotte, la cuvée spécial Bollinger à 49,99$ et le brut réserve Charles Heidsieck à 59,99$.
Et si les ventes marquent le pas, Whole Foods Market met en marche l’offensive sale : une petite étiquette jaune qui indique le nouveau prix, ce que vous avez gagné et combien de temps ça dure. Ou bien le gros tableau noir qui affiche la promo du jour.
Toutes ces ficelles de marketing mises bout à bout se révèlent diablement efficaces et les caddies se chargent en bouteille. Sauf le mien, j’avais oublié mon portefeuille à la maison !
Jean Philippe
Dominique, installée depuis peu à Miami, est fasciné par le succès dingue du rosé de Provence ; elle décide alors d’importer sa propre cuvée : Dominique Rosé…
Miami #1 : Whole Foods Market ?
Amazon a tout réussi jusqu’à présent sauf la vente de vin en ligne du fait qu’aux USA la vente d’alcool par correspondance est interdite dans de nombreux États…
Mon vrai nom c’est Coteaux du Layon 1er Cru Chaume 2005 du château de la Guimonière, mais ici à Miami on m’appelle Chaume…