Sympa l’invitation des Grappes, la plate forme communautaire qui met en lien vignerons et consommateurs. Etait-ce pour fêter leur 3ème anniversaire, un exploit de longévité dans ce monde cruel des start-ups ?
Était-ce pour le lancement du Vin, un tour de France des vignerons, co-édité par les Grappes et Milan et demi ? Un peu des deux sûrement ; Génération Vignerons était présent au Yooma Urban Lodge, Paris 15ème avec d’autant plus de sympathie que nous suivons la saga des Grappes depuis son origine. Fort heureusement, j’étais accompagné de Gabrielle Roignant, ma belle-fille avocate, sinon j’aurais fait un peu tache dans cette foultitude de trentenaires.
Il y a d’abord l’équipe des Grappes, reconnaissable à leur tablier de sommelier : Gabriel, Estelle, Sarah, Aude, Raphael, Thomas, Anatole au look de surfeur australien, Nicolas Gravellier, le monsieur vin des Grappes qui a réussi à convaincre près de 800 vignerons à rejoindre la plate-forme.
A les voir souriants, attentionnés et solidaires on se dit que c’est une boîte où il fait bon travailler.
Des valeurs en commun !
Enfin le boss, Loïc Tanguy, présence discrète, attentif à ses invités, le visage marqué par de trop longues journées de travail. Je l’interviewe brièvement, en voyant bien que ce n’est son exercice favori : nous voulions transformer l’achat du vin en un moment agréable et convivial, à l’image du vin qu’on partage entre amis, en famille ou en soirée. Ce qui m’anime, c’est de pouvoir mettre en avant les vignerons, raconter les histoires qui se cachent derrière les bouteilles. Tiens donc ! Mais c’est exactement ce qui nous anime à Générations Vignerons !
Loïc Tanguy a vu juste, lui qui n’est pas issu d’une famille de vignerons, lui qui se targue de ne pas posséder les précieux codes des œnologues. On parle des vins sans chichis, ce sont nos clients consommateurs qui s’expriment sur la plate-forme, avec leurs mots, leurs sensations, leurs émotions.
une économie de 20% par rapport aux prix cavistes ?
Dans ce marché hyperconcurrentiel l’équation économique est déterminante. Notre modèle repose sur l’envoi direct des commandes par les vignerons. Nous avons trouvé un modèle logistique pour livrer à partir de 3 bouteilles. Pas d’entrepôt, les expéditions partent directement des domaines auxquels nous avons livré préalablement des cartons. Il met en avant une économie de 20% par rapport aux prix cavistes. Je fais un peu la moue ; à combien évaluer le plaisir du panachage ? Une bouteille de ci, une bouteille de ça, un partage d’expérience, une rencontre. Peut-être que pour les digital natives cela a moins de valeur.
Le boss a une nouvelle marotte : Les Grappes Pro. Aujourd’hui les professionnels de la restauration veulent élargir leurs cartes aux vignerons indépendants et aux nouvelles tendances. Nous leur proposons un choix de 400 domaines : grands noms, vins bio, petits prix ou vins récompensés avec en prime les conseils de sommeliers.
L’entrepreneur visionnaire a toujours un coup d’avance.
Tiens, nous sommes au Yooma Urban Lodge ce soir ; on apprend que c’est l’un des premiers restaurants à faire confiance aux Grappes Pro. Et les fromages servis avec les vins des vignerons ? Une collaboration avec le site Les Nouveaux Fromagers qui sortent eux aussi un livre sur les fromages publié aux éditions Milan et demi. Un, deux, trois, quatre évènements fêtés simultanément, est-ce cela l’évènementiel collaboratif ?
Je termine ces lignes en feuilletant le livre des Grappes cité plus haut : une très belle édition brochée vendue au prix public de 28€. Les 70 vignerons mis à l’honneur apprécieront la présentation amicale et personnalisée de leurs domaines, sur le ton de la saga avec une préférence pour l’esprit nature et la viticulture bio.
Des jolis textes qui font face aux superbes dessins de l’illustrateur anglais Sam Brewster. Mais si, vous le connaissez ! Regardez en kiosque les couvertures de The Good Life, Society, GQ life, Flow ou l’Éléphant, c’est souvent lui qui tient le crayon.
Jean Philippe