C’est toujours impressionnant de rencontrer un œnologue- celui qui possède la science du vin. Autant la rencontre avec le vigneron provoque chez moi l’échange direct, la compréhension, la complicité parfois, car j’ai en face de moi un chef d’entreprise et suis en capacité de comprendre ses problèmes de production, de réglementation, de commercialisation, etc. Avec l’œnologue, je suis face à un expert, je ne vais pas le chercher sur son terrain n’étant pas expert-moi même. Sur le terrain de la communication, c’est souvent lui qui se défile.
Œnologie ? Je pense bien sûr à Emile Peynaud,

Des hommes capables de redresser le goût d’un vin ou de redonner prospérité à un château sur le déclin. Deus ex machina !
Aussi quand Frédéric Junge, œnologue du Val de Loire, compagnon des routes géorgiennes, m’invita au point presse du Congrès national des Œnologues (Tours-Amboise, 18-21 mai 2016), j’ai dit banco. 
A l’époque, pour un hectolitre de vin, il fallait un hectolitre d’eau, ça c’est bien fini précise Cyril Payon en lien avec le thème du congrès : le Vin et l’Eau. L’eau, clin d’œil à la géographie locale souligne Laurent Polleau, Président des Œnologues du Val de Loire. L’œnologue créateur de valeur ? Peut-être, mais « résoluteur » de problèmes ou alchimiste de la filière, surement, quand on voit les 4500 oenologues français intervenir sur tous les fronts : domaines, labos, négoce, assurance-qualité, achat, conditionnement, bouchonnage, formation, journalisme, interprofession ; un réseau puissant et bien organisé qui structure la filière.
Une enquête récente de Vitisphère montre que 57% des oenologues travaillent dans la production, pour 43% dans les services. Et en continuant sur les chiffres, les femmes sont de plus en plus présentes (40% des nouvelles promotions) et le taux de chômage est à la baisse. Mais il est un domaine que l’Union des Oenologues regarde avec les yeux de Chimène, c’est la formation. Le fameux DNO, Diplôme National d’Oenologie, délivré au compte-gouttes par sept universités françaises habilitées est la clé de voûte du système éducatif de la filière ; accessible en formation initiale ou continue, le DNO à Bac + 5 sanctionne un cursus, à la fois scientifique et technique, marketing et réglementaire, très orienté métier.
Cursus reconnu à l’international, ce diplôme prestigieux attire de plus en plus d’étudiants étrangers.

Ah ! Les vertus de la coopération ou celles du soft power, comme disent les Anglo-Saxons.
Jean-Philippe
A la une : photo ©Wikimedia Commons Ji Elie
 
			
			
		 



