Quelles sont les motivations des vignerons en herbe en 2014 ? La question me brulait les lèvres depuis un moment et j’ai profité de l’organisation d’une Foire aux vins des lycées agricoles tenue par les élèves du lycée de Tours Fondettes pour y rencontrer des étudiants en première année de BTS viticulture oenologie.
A noter au passage que, sans atteindre la parité, il y a pas mal de filles dans ce cursus : sur les 24 élèves de cette première année, 10 sont des éléments féminins.
Première question : D’où viennent-ils ?
Ce sont rarement des filles de ou des fils de.
En cherchant, Léa avait bien des arrières-grands parents vignerons à St Nicolas de Bourgueil. Mais elle n’a connu ni le domaine ni ses ancètres ! Florimond, s’il est issu d’un milieu agricole, voulait rester dans ce secteur, mais en allant vers une activité plus valorisante. Robin, le breton, lui, a commencé par 2 années de fac en cinéma-théatre à Rennes et, conscient finalement du manque de débouchés de cette filière, a découvert l’univers du vin à travers des stages chez un caviste à Nantes et au domaine de la Galinière à Vouvray.
Fanny, déjà toute petite, était passionnée par la nature, quant à Lucie, tout comme Léa, elle s’est ouvert au monde du vin grâce à ses amateurs de parents. Il n’y a que Florentin dont la famille exploite un domaine dans le Champenois et qui s’est posé un temps à Fondettes pour connaître autre chose que l’effervescent !
Avec quel bagage ont-ils abordé le BTS ?
Un bac ES pour Léa, compensé par une mise à niveau en LEA, elle adore la vinification, le chai, l’œnologie, mais avoue ramer un peu en chimie. Florentin a eu un bac pro au lycée d’Avize. Florimond et Fanny ont rejoint le BTS avec un bac STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant). Lucie en classe européenne pendant 3 ans a eu un bac S mais voulait tirer un trait sur des matières trop générales et avait très envie de foncer sur du concret.
Ce qu’ils aiment ? les TP mais à raison d’une fois par semaine seulement dans les vignes du domaine du lycée à Chinon, ils en redemandent ! L’enseignement de l’anglais est apprécié encore que pour certains qui parlent déjà d’autres langues, le niveau enseigné au lycée pourrait être renforcé. Et puis la solidarité entre les élèves : ils se tiennent les coudes et une manifestation comme la Foire aux vins c’est pour eux l’occasion d’apprendre à s’entraider, comme dans la vraie vie.
Et après le BTS ? une licence pro commercialisation des vins pour Robin, une licence pro management des systèmes qualité pour Fanny et pour Lucie peut être un DNO.
Quels sont leurs projets ? Ce qui est étonnant par les temps qui courent,
visiblement ils n’ont pas d’inquiétude sur leur avenir !
ils se voient maître de chai, chef d’exploitation, ingénieur dans un bureau d’études et tous ont l’ambition de voyager, de voir le Nouveau Monde, au moins pour commencer. Les métiers du commerce les attirent y compris Florentin qui aimerait mettre en place au domaine familial de nouvelles techniques de vente. Pour Robin, c’est par une cave près de Quiberon qu’il veut entreprendre sa carrière. Promis on vous donnera l’adresse dès son ouverture !
François