Cet article a été publié une première fois le 3 aout 2018.
Qui ne connait le Mateus, ce vin rosé à la robe plutôt clairet avec sa bouteille inimitable en forme de flasque obèse ? A lui seul ce vin, présent dans nos grandes surfaces depuis des décennies est la figure emblématique des vins du Portugal. Existe-t-il un monsieur Mateus, propriétaire de la marque ? Que nenni, Mateus est un hameau jouxtant Vila Real, grande ville du Nord Portugal, proche de la vallée du Douro. Jusque là rien de très spécial, si ce n’est que Mateus abrite un solar, un palais baroque du XVIIIème siècle qui appartient depuis l’origine à la famille de Souza Bothelo de Albuquerque, comte de Vila Real.
Pour en assurer la pérennité, la famille a créé dans les années 1980 la Fondation de la Casa de Mateus une institution artistique de statut privé qui gère le patrimoine et organise des événements culturels.
Pour visiter le palais et ses somptueux jardins, il vous en coûtera quand même 12€. Soit dit en passant, le conservateur de la Fondation m’a confié qu’il jalousait notre ministre français de la Culture et sa généreuse politique de soutien aux monuments historiques.
Mais où est le vin ?
Pour comprendre le lien, il faut parler de Sogrape Vinhos, aujourd’hui la première compagnie viticole portugaise avec 1200 ha de vignobles exploités, la propriété des célèbres marques de Porto Sandeman, Ferreira, Offley et bien sûr le fameux Mateus.
Son fondateur Fernando van Zeller Guedes, un entrepreneur visionnaire a crée avec ses frères en 1943 une société de négoce de vin de table et lança le premier vin rosé du Portugal sur le modèle des cabernets d’Anjou.
Habité par une ambition sans limite, il voulut conquérir le monde avec son rosé, mais voilà, il lui fallait un nom, une marque, une légende. Son modèle était Château Margaux magnifiquement stylisé sur l’étiquette. Comment est il entré en contact avec Francisco d’Albuquerque, comte de Vila Real ? Mystère ; toujours est-il que le comte désargenté accepta de lui céder le nom et l’image de son palais –à vie et sans royalties !- moyennant une modeste somme d’argent.
Imaginez le bonheur fou de M. Guedes qui réussit à mettre la main sur le nom et l’image du plus prestigieux palais du Nord Portugal !
Aussitôt il dessine une étiquette énorme mais le visuel du palais ressortait mal sur la bouteille cylindrique traditionnelle.
Qu’à cela ne tienne, on va dessiner une nouvelle bouteille de type flasque avec une grande surface plane comme support à son étiquette démesurée.
La fusée était lancée.
Dans les années 80 Sogrape écoulait jusqu’à 50 millions de cols de Mateus rosé par an dans 120 pays. Amalia Rodriguez, Jimmy Hendrix ou Elton John furent associés aux campagnes de promotion.
Après, ça s’est tassé un peu, alors le groupe s’est diversifié dans le Porto, les vins du Dao, en Espagne, au Chili et en Argentine. Et puis, le goût du rosé Mateus a évolué en fonction des goûts du consommateur, moins sucré, plus perlant, avec des déclinaisons en blanc et effervescent. La bouteille aussi a évolué avec une étiquette réduite et stylisée.
Evidemment, la famille du comte de Vila Real était furieuse contre M. Guedes et son contrat abusif, me dit le conservateur de la Fondation, alors ils ont engagé un procès pour le faire casser, un procès qui a duré 15 ans. La famille voulait toucher des royalties sur chaque bouteille vendue, mais les fils de Fernando Guedes ont réussi à démontrer que la magnifique notoriété du palais – 100 000 visiteurs par an- était liée au succès du Mateus rosé. En final, tout le monde s’y retrouvait. On voit qu’ils ne sont quand même pas copains car le Mateus Rosé n’est pas vendu à la Fondation, alors que les visiteurs posent la question. C’est tout bénéfice pour le bistrot d’en face qui en écoule des palettes.
Jean-Philippe
bonjour
amateur de votre vin voudrais savoir la methode de vinification
pour que ie rose reste petiiiant alors que la fermantation est terminee
merci par avance
abei
La vinification du rosé Mateus suit la méthode traditionnelle pour les vins blancs et la fermentation est effectuée lentement, sans peau, dans des cuves en acier inoxydable à 16 ° C température contrôlée. Le collage est suivi d’une stabilisation par le froid, après quoi le vin est filtré et mis en bouteille. L’ensemble du processus se fait avec un soin extrême, de façon cohérente pour assurer à Mateus son style unique, sa couleur et sa fraîcheur (extrait des notes techniques du Producteur).
La méthode traditionnelle piège toujours un reliquat de gaz carbonique qui donne cet effet « perlant » à l’ouverture de la bouteille, cet effet s’estompe rapidement au contact de l’air.
Ne lâchez rien Viva PORTUGAL
Le Mateus ne pétille plus comme avant, il manque de saveur, ce n’est plus le rosé d’autrefois
Adepte du rose Mateus,j serai qu’il soit plus pétillant,mais il est excellent
En 1967 période de l’exposition internationale à Montréal , le MATEUS était le rosé apprécié des américains et des canadiens pour sa douceur et son léger pétillant