Qu’est ce qu’ils vont nous chercher avec leur petit vin de….. ? Loïc, mon ami caviste à Landerneau laisse éclater sa colère. Les bretons sont comme ça, chaleureux, généreux mais très susceptibles sur les sujets qui ont trait à leur identité. Et là, cette illustration tape en plein dans le sensible. D’abord on ne touche pas à mamm-gozh ni à sa coiffe bigoudène, c’est sacré comme le triscal celtique ou le gwenn ha du.
blasphème et sacrilège !
Les experts marketing de l’AOC Fronton– un joli vignoble de 2400 ha situé entre Toulouse et Montauban- aurait dû savoir que le vin est un sujet délicat en Bretagne. Eh oui, la Bretagne qui ne produit pas de vins a longtemps trainé l’infamante réputation d’être la région la plus alcoolique de France. Tout cela est maintenant du passé et les bretons commencent à planter des vignes en Morbihan, réchauffement climatique oblige !
Ils peuvent s’enorgueillir d’être, tout comme les belges, d’excellents connaisseurs en vin. Et puis il y a ce ton conquérant: pour la deuxième année consécutive, l’appellation Fronton investit le territoire breton du 15 mai au 15 juin pour que les vins des Toulousains deviennent aussi celui des Bretons ! Voilà un marketing intrusif, agressif même qui en devient choquant en ces temps de guerre aux portes de l’Europe.
quand le marketing s’affranchit de l’histoire
Et surtout terriblement ignorant de l’Histoire, comme nous le rappelait Philippe, historien-caviste à Saint Pol de Léon : Le cabotage en provenance de Bordeaux était très actif au siècle dernier, les bateaux déchargeaient à Concarneau ou à Brest les fûts qui étaient achetés par les cavistes. La tradition des vins fins de Bordeaux, des appellations perdure ici ; c’est la bouteille du dimanche et des repas familiaux.
Le vin, faut-il le rappeler, est une boisson culturelle qui véhicule des valeurs de partage, de coopération, d’amitié. Laissons l’agressivité commerciale aux boissons industrielles.
Qu’on ne nous fasse pas un mauvais procès, Génération Vignerons n’a rien contre l’appellation Fronton, bien au contraire. Notre club œnologique Vertivin a organisé récemment une dégustation qui a mis en avant « la progression régulière de la qualité de ses vins.»
Son cépage emblématique la négrette, si reconnaissable à son goût de violette réglissée épicée est très agréable quand le vin est bien fait, comme ceux du vigneron Cédric Faure, château Viguerie ou du domaine Le Roc ou encore le château Boujac avec sa cuvée l’Insoumise. Attention quand même, il y a des arômes de violette qui ne donnent pas l’impression d’être 100 % naturels !
la Cote de granit au capitole
Christophe, des Caves du Trégor fut l’un des pionniers de l’opération Fronton l’an passé : Les clients ont pu découvrir les vins de Toulouse mais les ventes n’ont pas forcément suivi. Non, je n’ai pas souhaité renouveler.
Il préfèrerait faire découvrir aux Toulousains les brasseurs artisanaux de Bretagne, ses cidres millésimés et ses whiskies au blé noir. Ça serait formidable de faire partager nos meilleurs produits en réciprocité.
Et il a déjà trouvé le slogan !
Jean Philippe
Habitant non loin de Toulouse, je ne suis on ne peut plus d’accord avec nos amis bretons.
Ne vous laissez pas avoir avec ce faux vin sans goût, sans nez, sans robe.
J’ai un peu honte de ce forçage d’un mois pour essayer d’imposer ce « vin ».
A la rigueur, préférez un Gaillac d’un vignoble ne figurant pas en grande surface ou allez chercher dans l’Aude ou les PO, pour rester dans la région.
Biz toulousaine
« La Bretagne qui ne produit pas de pas de vin »
Cest comme dire que la Gascogne ne produit pas de vin (celle ci n’existant pas administrativement) . C’est faux.
La Bretagne est coupée en deux administrativement avec une partie produisant du vin.
Le muscadet est historiquement un vin de Bretagne qui lui doit son cépage au duc de Bretagne (et de son alliance avec le duc de Bourgogne contre les français= d’ou le melon de Bourgogne- allez voir des marc pesnot, poiron dabin, chesneau, le haut plenty, ils vous expliqueront).
Merci de corriger cela. Quand on est fan de vin on est aussi attentif à son histoire, sinon ça n’a pas de sens.
Sur le plan historique, vous avez raison, Pierre. Habitant Nantes, je crois connaître un peu le Muscadet et ses producteurs qui se rattachent aujourd’hui à la Loire. On peut le regretter, mais c’est ainsi. Ce Val de Loire qui nommait « Breton » autrefois, le cabernet franc venu d’Aquitaine…. Allez comprendre ? Merci pour votre commentaire.
Bonjour.
La Loire atlantique fait partie de la branche Bretagne historique donc le muscadet est breton !!!!
44 = BREIZH ! ! !