Vous souvenez-vous du premier épisode de la chronique bordelaise ? Je vous avais emmené rencontrer les époux Comme aux confins de la Gironde, non loin de la Dordogne. Et bien aujourd’hui, je transgresse cette frontière pour aller encore plus à l’Est, direction Prigonrieux, près de Bergerac.

Bousculant les codes, ils ont œuvré à mettre la région sur les cartes de superbes restaurants et dans les caves à vins des passionné(e)s.
Florent et Uyen – un tandem au service de la nature
Une nouvelle génération émerge à la suite et c’est elle qui m’intéresse aujourd’hui. Je vous emmène rencontrer Florent et Uyen à Combrillac, talentueux duo à la ville comme à la vigne.

En arrivant au domaine, le chemin d’accès met de suite dans l’ambiance. Les vignes sont magnifiques, accompagnées de leurs semis entre les rangs, en fleurs à l’époque où j’y suis allé la première fois. Porteuses d’une sérénité appréciable, elles sont couvées par la forêt, entourant quasiment toutes les parcelles du domaine.
Le vivant sous toutes ses formes


Ce qui permet de nourrir le sol et de produire une humidité naturelle, alliée indispensable en ces temps de réchauffement climatique.
Par ailleurs, le sol n’est plus travaillé en profondeur au travers de labours de façon à ne pas perturber la vie, notamment microbienne, qui s’installe juste en-dessous de la surface.


A la lisière de la forêt enfin où des abeilles viennent elles-aussi se délecter des plantes sauvages pour produire leur miel. Elles ne sont pas les seules à s’en délecter puisqu’Uyen prépare également des fermentations et des mélanges pour infusions à partir de ses plantes.
Passionnée par l’alimentation vivante et sauvage, elle a un talent unique pour les cuisiner directement au domaine.
Si vous avez l’occasion d’essayer lors de leurs Déjeuners Sauvages ou leur Wild Tasting, courez-y, ça en vaut la peine !
L’Agroforesterie – une conviction profonde
Revenons à leurs moutons ! Cette prédominance de la faune et de la flore vient certainement de ce qui fait la particularité de ce domaine : la conviction profonde d’une vitiforesterie positive pour les vignes et le vin, mais également pour la biodiversité dans son ensemble.

Quel intérêt me diriez-vous ?
Et bien plusieurs en réalité. Premièrement, la vigne retrouve son état naturel. Deuxièmement, la concurrence sérieuse des racines de l’arbre oblige celles des vignes à aller le plus loin possible pour s’alimenter. Cela lui permet également de se brancher aux réseaux de mycorhizes de l’arbre, favorisant les échanges entre les deux espèces, une sorte d’entraide végétale. Troisièmement, dans le cadre du réchauffement climatique, les arbres offrent de l’ombre et de la fraîcheur aux espèces qui poussent à leur côté.
Signe que rien n’est laissé au hasard à Combrillac, la taille de l’arbre est également pensée. Ainsi le trognage est retenu puisqu’il permet à la couverture végétale de l’arbre d’être suffisamment haute pour ne pas absorber tout le soleil, sans monter trop en haute tige pour empêcher la taille de la vigne et les récoltes. Et c’est également une taille durable puisqu’elle permet aux arbres de vivre plus longtemps. Ainsi, les arbres dits remarquables sont généralement des arbres trognés naturellement ou par la main de l’humain (tout en constituant un pôle de biodiversité et de carbone inestimable) !
L’engagement collectif – Les Équilibristes etc.


Désireux d’être en avance, ils remettent localement au goût du jour la consigne, un système de récupération des bouteilles vides de la bien nommée cuvée “Troc”.
Reste à faire accepter le procédé par les réseaux de distribution et les consommateurs.
Les vins

Hirsute blanc : un trio de choc : le sémillon pour son aromatique singulière complétée par une légère macération de sauvignon blanc et de chenin apportant la fraîcheur de ces deux cépages et une légère amertume qui allonge la finale. La salinité de ce blanc associé à son volume en font un parfait copain d’accords mets et vins (avec des huîtres puis une jolie poularde à la crème).
Florian
 
			
			
		 
 
	 
	 
	


