Lucie, notre jeune amie vigneronne, ne s’est-elle pas lancé le défi d’effectuer deux vendanges dans l’année 2019 ? Objectif atteint. La voilà de retour en France après plusieurs mois passés dans l’un des domaines les plus emblématiques de la Nouvelle Zélande- Carrick Organic Winery en Central Otago.
Elle ne restera pas oisive bien longtemps, puisqu’elle enchaîne la vendange 2019 dans l’un des plus beaux domaines en agriculture biologique du Saumurois, mais laissons-lui le soin de vous dévoiler son nom.
Génération Vignerons est très admiratif du parcours de Lucie, rencontré au printemps 2018, lors du Grand Prix des œnologues du Val de Loire, car elle porte en elle les valeurs du renouveau de la vigne et du vin.
Technicienne de l’environnement, elle avait suivi sa formation oeno-viti en alternance à l’âge où l’on est capable de faire de vrais choix. Lucie nous démontre qu’il n’est pas nécessaire d’être fille ou petite-fille de vigneron pour trouver sa voie dans cette communauté professionnelle ouverte qui sait reconnaître le talent, la passion et la détermination.
A toi Lucie !
« 2019, une année, une passion, un objectif ; 2 hémisphères, 2 continents, 2 vendanges mais encore et toujours les mêmes besoins : découvrir, apprendre, rencontrer, voyager, vivre, sourire, travailler, profiter et aimer.
L’année 2019 aura été pour moi une année riche en émotions : partir à la conquête du monde et s’immerger d’une nouvelle culture à l’autre bout du monde : la Nouvelle Zélande.
Je ne peux pas dire que ça aura été facile tout le temps. Les premiers doutes, les premières interrogations commencent quand je décide de cliquer sur le bouton « valider et payer votre vol « , puis viennent tout un tas de questions : est ce que je vais réussir à me faire comprendre ? Est-ce que je vais trouver du travail ? Est-ce que la France va me manquer ? Est-ce que je serai en sécurité ?
Puis, arrive le jour du décollage…
et étonnamment, ce jour-là, tous les doutes disparaissent et tout s’enchaîne.
De rencontres en rencontres, de territoire en territoire, de surprises en surprises, je finis par trouver le job de rêve (voir mon article du BTS jusqu’à la Nouvelle-Zélande). Un boulot qui m’a permis de mettre fin aux questions qui trottaient dans ma tête, un boulot qui m’aura réconfortée dans mon idée et mon envie d’encore et toujours apprendre à faire du vin, apprendre à faire pousser une vigne, apprendre à déguster, à échanger avec ces hommes et ces femmes qui vivent la même passion et qui font qu’aujourd’hui, derrière chaque verre, chaque bouteille ou chaque barrique, une histoire existe.
Un travail qui m’aura également permis de gagner une rémunération assez intéressante pour continuer à voyager en van (et oui la Nouvelle Zélande c’est un territoire de campeurs en van, la plupart des expatriés s’en achètent un en arrivant et le revendent en repartant, avec Internet, tout est tellement facile), pour se payer un logement au milieu des vignes et profiter des beautés du pays.
Et alors, ensuite ?
Après cette expérience enrichissante et étant encore sur le territoire néo-zélandais, je décide de mettre toutes les chances de mon côté pour trouver un domaine en France où je pourrais continuer à approfondir mes connaissances tout en s’amusant et en profitant, c’est ça la clé du bonheur il me semble.
C’est donc comme ça que je me retrouve, un mois après mon retour en France, en territoire saumurois, dans un domaine en agriculture biologique, ou cabernet franc et chenin trouvent leurs meilleures expressions de terroirs sur la commune de Brézé, terres de calcaire et d’argile, propices à la culture de la vigne depuis des centaines d’années.
Le domaine Guiberteau, sait depuis plus de 20 ans, mettre en valeur des terroirs et ses vins, dans de magnifiques cuvées, élégantes, droites et raffinées, qui, elles-aussi, ont la chance et le pouvoir de traverser notre planète pour être dégustées aux quatre coins du monde.
Les vendanges arrivant, je redécouvre les méthodes de travail à la Française, tout en gardant en mémoire les souvenirs et techniques appris dans le nouveau monde, comme l’apprentissage de la vinification des blancs en barrique, ou de la macération carbonique sur pinot noir de manière naturelle, ou encore la mise en place de désherbants naturels dans les vignes, appelés moutons…
Conseil d’amie
Pour finir, si j’avais un conseil à donner à tous ceux qui hésitent, qui réfléchissent à un éventuel départ, qui se tâtent, foncez ! Il n’est jamais trop tard et c’est tellement facile : un billet sur internet quelques mois avant pour éviter des prix élevés, un VISA facile à avoir en ligne (il suffit juste d’aller sur le site internet du gouvernement de Nouvelle Zélande, de remplir un formulaire en étant sûr de respecter les critères de validation comme le fait d’avoir maximum 30 ans, d’avoir un projet professionnel, aucun problème avec la justice, etc. Une fois que cela est fait, il faut terminer par payer un montant de 120€ afin de valider ce VISA), des propositions d’emploi très variées sur place, un peuple des plus accueillants et prêts à partager leur culture, leurs passions, leurs habitudes et leur convivialité sans s’essouffler ! De plus, le danger n’est pas présent sur cette ile, on se sent en sécurité partout, la criminalité n’existe pas, et même partir seul ne sera jamais un frein.
Alors surtout vivez, partez, voyagez, dégustez et revenez encore plus fort et heureux ! »
Lucie