Les 60 printemps d’un vieil ami doivent se fêter dignement, alors essayons de lui trouver une bonne bouteille de son année de naissance. 1958, une année importante pour la France avec le retour du général de Gaulle aux affaires mais une année très moyenne pour l’amateur de vin. Un millésime qui ne restera pas dans les annales avec un printemps plutôt froid, trop de pluie en septembre même si on compte quelques réussites en Sauternes.
Tiens, c’est justement la proposition de Vin Anniversaire, un site spécialisé dans la vente des crus millésimés. Nous avons un sauternes château la Tour Blanche, malheureusement l’étiquette est abîmée, une cave trop humide probablement. On s’approvisionne auprès des particuliers mais surtout auprès des restaurateurs, en vente directe ou judiciaire, me dit Frédéric Bidault, le gérant, joint au téléphone.
Il m’en coûtera 320€, auquel il faut ajouter la caisse bois millésimée à 12€. Je me vois mal offrir une bouteille dégradée dans un conditionnement flambant neuf.
Des sites, des sites, des sites…
En première page de ma recherche, les sites de vente en ligne se bousculent, le quel choisir ? Tentons SoDivin : le marchand me propose 5 références de 319 à 889€ dont un porto Valriz Colheita 1958 à 510€. Hors budget. Et puis ces micro-sites marchands qui dépensent des fortunes en référencement ne m’inspirent guère confiance.

Mon choix s’oriente plutôt vers les liquoreux ou les vins mutés qui dans des bonnes conditions de conservation tiennent mieux la durée.
Je repars en chasse mais me voilà repéré par les cookies. Idealwine et le Comptoir des Millésimes ne me lâchent pas ; comment peuvent-ils connaître ma recherche ?
Petit changement de requête :
…et les voilà hors course pour un moment.

- Pas grand choix en millésime 1958, sauf le porto Valriz Colheita proposé à 136€- mais je le connais celui-là ! Le voilà presque 4 fois moins cher que chez le marchand français ; sans commentaires.
Explorons maintenant les vins doux naturels français. Un seul interlocuteur : les caves du Roussillon. Le choix est immense avec commentaires de dégustation pour chaque référence ; celui du Rivesaltes Sainte Croix 1958 caisse bois me met l’eau à la bouche : couleur or auburn. Arômes très complexes, fines épices de vanille. Il a une entrée très douce, notant pourtant la fraîcheur du vin, très soyeux en bouche avec un contact très subtil mais épais.
Des arômes riches de vieillissement complexe persistant après que le vin disparaisse de la bouche. Vendu 196€, on se rapproche du bon choix.
C’est alors qu’un fugace souvenir d’Amboise, berceau de la Renaissance française me traverse l’esprit, celui de la visite des fameuses caves Duhard, institution locale creusée dans une ancienne carrière de tuffeau en bord de Loire. 
Pas de frais de port, je vais chercher moi-même ma bouteille ; tous les prétextes sont bons pour retourner à Amboise !
Jean Philippe
Photo : DR Caves Duhard
 
			
			
		 




