Ne pas s’incliner devant la parcelle la plus renommée du monde lorsqu’on pérégrine en Bourgogne aurait été une faute pour tout « coureur de vignes» qui se respecte.
Alors, de bon matin sous une petite pluie fine, je quitte Beaune pour me rendre à Vosne-Romanée. La route des Côtes de Nuits n’est pas la plus pittoresque, vous traversez Comblanchien et ses carrières, puis, juste avant Vougeot, vous prenez à gauche et vous y êtes.
Vosne-Romanée vous frappe par son calme et sa quiétude.
Place de l’église, je vois un vieux tracteur, un break Peugeot 504. La ruralité imprègne ce lieu de façon incroyable. Ah ! J’empêche un enjambeur de passer…je ma gare, pas de soucis. Où aller ? Le caveau Gerbet est ouvert, je m’y rends.
Une jeune femme m’accueille, j’apprends que le domaine est dirigé par deux sœurs, Marie-Andrée et Chantal Gerbet : C’est mon grand père qui a fondé le domaine en 1947, il était originaire des Pyrénées et s’est s’installé comme vigneron sur les quelques vignes de ma grand-mère Suzanne qu’il a connu lors de la libération de Vosne en 1944. À force de travail, le grand-père a pu acheter quelles petites parcelles de crus prestigieux à Vosne Romanée et au Clos de Vougeot avec ses filles Marie-Andrée et Chantal qui ont repris les rênes de l’exploitation en 1983 ; et maintenant la petite-fille s’apprête à prendre le relai de ce domaine prospère et reconnu. Voilà une saga bourguignonne qui nous ferait une belle série TV.

Finalement Génération Vignerons n’arrivera pas à rencontrer M. Aubert de Villaine, le co-gérant du Domaine. Ça sera pour la prochaine fois.
A gauche de l’église, de hauts murs indiquent une présence prestigieuse, la grille fermée laisse entrevoir un château, celui de Vosne –Romanée. Serait- ce là ? Pas du tout, c’est le Domaine du Comte Liger-Belair, viticulteur récoltant, qui possède entre autres la parcelle Romanée, juste derrière la Conti. Il faut dire climat maintenant depuis que l’UNESCO les a reconnus au patrimoine mondial.

C’est le site internet qu’il faut voir avec sa citation d’ouverture qui en dit long sur l’était d’esprit de la maison : Les dieux nous auraient ils laissé en souvenir dans ce carré de terre, la trace fascinante d’une perfection intemporelle ?
Où est-il ce carré de terre mythique ?
À 400 m de l’église, en empruntant le chemin qui s’enfonce dans la marée de vigne, j’arrive au pied d’un calvaire et d’un petit muret. C’est là. Une parcelle parfaitement plate d’un hectare et demi environ, cultivée en biodynamie.

Quel paradoxe cette vigne !

Jean Philippe
