Si, pour les 3 néo vignerons ayant créé « Les Arpentis », reprendre un petit domaine viticole et découvrir les réalités du vin a été une évidence, c’est d’abord l’aventure que ces copains ont décidé de vivre à Maisdon sur Sèvres, au Sud Est de Nantes, avec une petite butte en plein terroir de Granit.
Naissance d’une passion
Ils viennent du même club d’œnologie de la région nantaise. Mais Vertivin n’est pas qu’un simple club de commentaires et de classement, c’est un espace de partage pour les amoureux du vin où ils animent des séances d’un atelier dédié aux accords mets et vins. Les échanges sont pointus, précis et dans un esprit à la lisière entre la science des arômes et la sensualité des saveurs.
Le 3 mai 2020 en plein confinement, c’est un grand jour pour les Arpentis : on met notre première cuvée en bouteille !
Mais, retour en arrière sur une belle année de travail énergique, les pieds dans des bottes et les bottes dans la terre.
Leur parcelle de 0.28 ha de la « Butte du Chiron » se caractérise par des granites de Clisson avec un sol très pauvre, limoneux sur une épaisseur de quelques dizaines de centimètres seulement. C’est une petite vigne qui produit peu, mais donne des jus très qualitatifs !
La vigne mode d’emploi
L’aventure viticole naît souvent d’une passion, mais faut-il nécessairement disposer de milliers ou de millions d’euros pour élaborer son propre vin ?
Avoir des copains, savoir demander de l’aide aux vénérables vignerons du cru, organiser des samedis dans le vignoble en invitant son réseau, voilà autant d’occasions de réunir l’énergie et la main d’œuvre nécessaire au travail de la vigne.
L’aventure est d’abord humaine.
Benh on est bien heureux de vous annoncer la fin du chantier de palissage.
L’objectif de ce chantier est d’aider la vigne à prendre la lumière et à mettre ses raisins à l’abri de l’humidité.
Cela n’a l’air de rien mais cela nous a tout de même pris sept dimanches après-midi.
Merci aux amis qui sont venus en renfort !
Merci aussi à Pierre Lebas pour ses conseils et son matériel.
Quand le bio est une évidence…
Dans leur quête œnologique les apprentis se sont tout de suite tourné vers le bio. Cyril, Olivier, Maël ont opté pour le respect du sol, l’observation du terroir et l’arrêt des produits toxiques pour la faune et la flore. Et la vie reprit, sous la première épaisseur on retrouve les invisibles insectes et vers qui travaillent en silence, inlassablement.
La nature aime qu’on s’occupe d’elle, comme un enfant reçoit l’énergie positive et encourageante de ses parents.
Cyril explique : Voici 2 photographies à 1 an d’intervalle :
– Hiver 2018 : La mousse dominait quand on a repris cette parcelle.
– Hiver 2019 : Le sol reprend vie. Moralité : Dame Nature n’est pas rancunière !
Évidemment, toute expérimentation peut avoir des limites. Temporaires ?
Alors, on attend de voir !
2 rangs différents, 2 ambiances. Ils ont beau être côte à côte, ils réagissent visiblement de façon différente aux semis de plantes « réparatrices ». Sans doute des reliquats d’herbicides freinent-ils la fertilité du sol. Le cuivre et l’acidité des sols n’aident pas. Patience.
Pour les pois gourmands dans les rangs il va falloir attendre !
Vers le Nec plus Ultra ?
S’arrêter là aurait déjà été digne d’éloges pour des hommes qui n’ont pas quitté leur emploi et jonglent avec leur vie familiale, néanmoins c’était mal les connaître. Ils louent une grange pour vinifier, s’entraînent avec des équipements donnés ou vendus d’occasion par des amis vignerons. Le système D. est une ressource inépuisable pour nos 3 cœurs vaillants.
Or, les préceptes de la biodynamie les titillait à force de goûter, à l’aveugle, des vins souvent plus longs et plus expressifs qui livraient à chaque fois leur vérité criante : ce n’étaient pas des produits élaborés selon une méthode conventionnelle. Mais tous des vins issus de la biodynamie, qui est devenu la voie évidente qu’ils devaient suivre.
Avancer un pas après l’autre, mais à tâtons…
Et même si tout n’est pas idyllique, s’il y a quelques couacs et du retard dans les tailles, après tout est-ce que ça change vraiment grand-chose ?
D’ailleurs serait-ce toujours mieux fait chez les autres ?
Le 16 mars : cours de taille de la vigne avec Pierre qui a 59 saisons de taille au compteur. L’état des pieds de sa vigne parle pour lui : il sait y faire !
Quant à nous, ce n’est pas encore ça mais on progresse ! Le souci c’est qu’il y a autant de façons de tailler que de tailleurs …
#loeildelExpert #laTailleCestUnArt #lePliagecestunArt
Avec nos Arpentis parlerons-nous d’une quête de perfection ? Et jusqu’où iront-ils ? Quid de cette tension du vin Et l’expression du terroir que les amoureux du muscadet recherchent inlassablement.
Promis. Nous vous en parlerons une prochaine fois !
Jean-Luc
Sources Photos : JL Poignard et Les Arpentis Facebook (Taille des vignes, enherbement)
Merci pour cet article et ton attention Jean Luc
Je ne fais que saluer le courage et l’amour des vignerons comme vous qui cherchent la perfection !
Allez les garçons, avec le soutien d’amateurs angevins !