Les MOOC, vous connaissez ? Oui, je parle des Massive Open Online Course ou encore « des cours en ligne ouverts et massifs » ouverts à tous, portés par les établissements d’enseignement supérieur…et il faut aussi le dire : gratuits !

Pour ses auteurs, ce MOOC propose « une initiation aux bases scientifiques et technologiques qui guident les interventions des professionnels, de la vigne au verre ».
A travers ce cours à vocation internationale (plus de 8000 participants à travers le monde parait-il), les organisateurs ont conçu 4 modules pour découvrir les aspects clés de l’élaboration des vins et de sa commercialisation :
- la biologie de la vigne,
- la viticulture,
- l’œnologie
- l’économie du vin.
Il n’y a pas de pré-requis pour s’inscrire bien que quelques connaissances en chimie et en biologie facilitent la compréhension de certains cours.
Une organisation au cordeau
Les cours durent un peu plus d’un mois. Ils sont dispensés en anglais, sous-titrables en français et en mandarin. Chaque semaine, le mercredi à 13h, un nouveau cours est mis en ligne jusqu’au mercredi suivant.

Il y a aussi un forum et divers outils pour interagir. En final une attestation de suivi est délivrée aux participants s’ils ont suivi les cours avec assiduité et 60% minimum de succès aux quiz.
Un mot maintenant sur le contenu

SVP : le gobelet ou le VSP ?

Dans le troisième cours qui traite de l’oenologie, une fois passée la vinification du blanc et du rouge. les transformations moléculaires du jus paraissent plus difficiles à suivre surtout quand en final on vous dit que la complexité aromatique du vin ne reflète que celle de la vinification et que la qualité du vin peut être influencée par le cépage le terroir, le climat, le niveau de maturité du raisin…Tant d’efforts !

Evident non ?
Et le bio ?
En revanche, j’ai moins apprécié des cours sur la gestion du vignoble où les solutions présentées ne sont que celles adoptées par la viticulture conventionnelle : la fertilisation, la lutte contre les ravageurs. Oui bien sûr il est question des cultures de couverture qui permettent de réduire voire de supprimer le désherbage chimique ou mécanique mais dans l’ensemble les solutions alternatives mises en oeuvre dans la viticulture bio sont mises de côté. Y compris dans les Live où l’un des auteurs universitaires va jusqu’à affirmer lors des échanges que les traces de pesticides disparaissent progressivement dans la bouteille alors que ce sujet fait aujourd’hui largement débat -voir notre article sur le gout des pesticides dans le vin -.
Un mot sur la forme
Il s’agit d’un cours magistral donné par un enseignant dans un studio de prises de vues sur fond d’incrustation. Les cours sont en anglais, nous l’avons dit, et sous-titrés. L’universitaire a recours -avec plus ou moins de succès- au prompteur. Et l’accent chantant du sud ouest fait parfois des merveilles transposé en anglais : j’espère que dans les cas extrêmes, les anglo-saxons auront eu accès eux-aussi à une version sous titrée en…anglais ! Les inserts, tableaux, illustrations ou reportages malheureusement sont très rares, à l’exception d’une visite virtuelle du domaine du Chapitre propriété de Montpellier Supagro.

5 semaines plus tard…
Disons que ce Mooc offre la possibilité d’avoir sous 5 semaines de cours un instantané de la viticulture conventionnelle pratiquée dans le monde en 2018 par des des domaines d’une certaine surface. 
Alors Comment prolonger ce cours ? J’ai choisi de m’inscrire à un autre Mooc, plus large celui-là, sur l’Agriculture Bio dispensé par Vetagrosup : comprendre et questionner l’Agriculture Biologique dont la viticulture fait partie bien sûr. Je vous en reparlerai, ça c’est sûr !
François