À l’aube de la paix après la Seconde Guerre mondiale, les jumelages entre villes et villages ont émergé comme un symbole d’espoir et de réconciliation, insufflant de nouvelles valeurs à une Europe en pleine reconstruction. Parmi ces initiatives, les jumelages de cités viticoles se sont multipliés, animés par le désir d’échanges commerciaux et le partage de savoir-faire.
Prenons l’exemple de Marsannay-la-Côte en Côte de Nuits-Saint-Georges et de Mazy, un village de la région de Namur, qui ont uni leurs forces en 1958.
Ce jumelage, toujours vivant, a récemment célébré sa dernière rencontre en 2024, renforçant les liens d’amitié entre ces deux régions. D’autres jumelages, comme ceux d’Épernay avec Middelkerke ou de Rasteau avec Houyet, témoignent de cette belle dynamique.
Cependant, certains jumelages vont au-delà de l’échange commercial et se concentrent sur des caractéristiques viticoles communes. Ainsi, des régions comme Bordeaux et Porto, ou encore la Rioja et le vignoble de Navarre, illustrent cette belle union. Mais c’est un jumelage unique qui a vu le jour le 11 avril 2025, unissant le vignoble blayais du Clos de l’Echauguette et le brabançon de Villers-la-Vigne.
recherche jumeau si affinité

Pour être jumeau, il est attendu que l’autre vignoble soit déjà en activité, que la mutualisation des connaissances soit effective et que les valeurs citées plus haut soient similaires. C’est déjà le cas à Villers-la-Vigne pour le vignoble de Montmartre en France, celui du Poirier du Loup dans la province belge du Luxembourg et celui de la Mazelle à Beaumont, tous les deux situés à portée de sécateur de la frontière française.
Trois autres vignobles belges sont filleuls de celui de Villers, ayant demandé de l’aide sans contrepartie financière et soutenu par un acte de parrainage.
de micro-cuvées pour de micro-vignobles

Dans ce cadre enchanteur, le Clos de l’Echauguette s’étend sur 15 ares, planté exclusivement de merlot. Ce vignoble biologique, véritable havre de biodiversité, émerveille les visiteurs par son charme et son histoire.
Créé en 1968 par le vigneron Guy Bénéteau, il ne produit qu’environ 737 bouteilles par an, un véritable trésor à découvrir.

Rénové depuis 1990 par la Confrérie du Vignoble de Villers-la-Ville, ce domaine de 20 ares, riche en histoire, offre un cadre idyllique pour la culture de la vigne.
Avec une production de 800 bouteilles.
Chaque gorgée de Régent rouge, rosé ou Phoenix blanc raconte l’histoire d’un travail passionné et collectif.
des projets et des liens
Le 11 avril, sous un soleil radieux, les représentants des deux vignobles se sont réunis pour célébrer leur jumelage.

Ce jumelage n’est pas qu’une manifestation folklorique ; il incarne un véritable projet de société. À une époque où les défis sont nombreux, il rappelle l’importance de l’unité, du partage et de l’ouverture aux autres. En se réunissant, ces deux communautés de vignerons, éloignées de 900 kilomètres, tissent des liens indéfectibles, renforçant les échanges socio-culturels et prouvant que la passion pour la vigne peut transcender les frontières.

Longue vie à ce jumelage et à ses vignobles, symboles d’un avenir où l’amitié et la passion pour la terre et le vin nous rassemblent tous !
Marc