En Lombardie, au nord du Lac de Côme, un vignoble italien encore méconnu, la Valtellina.
Pourtant depuis l’antiquité romaine, ses vignes d’altitude, situées entre 300 et 700 mètres, y sont cultivées sur un sol granitique en terrasses grâce à des murets vertigineux qui retiennent le peu de terre disponible, et à côté desquels ceux des vignobles de la vallée du Douro paraissent bien plates….
Le vent qui remonte du lac, emprunte le lit de la rivière Adda et vient envelopper les vignes de fraicheur. C’est là que le cépage nebbiolo trouve ses origines (de nebbia : la brume ?). D’ailleurs ici on l’appelle le Chiavennasca.
Pas facile à cultiver, ce nebbiolo, sur ces terrasses !
Il mûrit tardivement, vers la fin du mois d’octobre. Il bénéficie des fortes variations thermiques de l’automne et donc d’une belle complexité de parfums complétée par de forts arômes minéraux. Il donne souvent un vin très acide, très tannique. Il est aussi très productif. Il faut donc limiter son rendement pour obtenir un vin de qualité. C’est pour cette raison qu’on laisse les grains sécher en plein air afin qu’ils perdent 40% de leur poids.
A Sassella, l’une des six meilleures zones de production, les vignobles du village situés au pied d’un grand abîme en pente abrupte, bénéficient d’un excellent drainage et d’un ensoleillement plein sud.
Les pentes créent une sorte d’étagère,
élevant les vignobles dans l’air frais de la montagne et vers le soleil…Les vendanges y sont acrobatiques.
Ma première expérience a été guidée par le caviste de L’Enoteca Princessa à Bellagio qui m’a orienté sans hésiter vers un Rosso di Valtellina Matteo Bandello de Luca Faccinelli.
J’ai apprécié sa fraîcheur et sa finesse, qui requiert beaucoup d’aération.
Ma deuxième et bonne expérience, je l’ai fait tout seul dans les rayons du supermarché voisin. J’ai choisi un Sassella Valtellina superiore de la maison Nino Negri à 8,50€.
Et pour être tout à fait franc, je n’ai pas trouvé une grande différence avec le vin du caviste qui valait le double. Peut-être un poil de plus d’acidité qui s’en est allé très vite à l’aération.
C’est enfin le sommelier de ce restaurant gastronomique de Bellagio Dalle Arsene di Loppia qui m’a guidé vers cet excellent Sassella Sommarovina de Mamete Prevostini au nez de goudron et de rose, aux tanins très fins, tout en équilibre, et dont la robe , particularité du nebbiolo, tend à virer du rubis profond au rouge de brique.
Parfait en accompagnement de la Bresaola et de la charcuterie fine italienne.
D’ailleurs les Suisses en sont très friands et absorbent 40% de la production locale de l’appellation.
François
image à la Une : ©Bormio.eu