Du haut de sa blondeur, on sent chez elle une personnalité authentique et bien affirmée. Attention, rien à voir avec ces bimbos qui vantent sur Instagram et TikTok leur lifestyle et leur crème de jour ou leur looks chic, bohème et casual ! Mais qui -faut-il quand même le rappeler- sont suivies chacune par des centaines de milliers d’abonnés…
Non, Margot Ducancel n’a « que » 43000 followers sur son compte Instagram : une « ultra niche » d’après elle…Mais quand on sait que 80% des consommateurs suivent les conseils d’un influenceur (source : Vin et Société), on comprend pourquoi leur rôle fait aujourd’hui partie des stratégies marketing du monde du vin.
Covid : la rampe de lancement
Pas étonnant donc que cet ex-futur commissaire priseur ait ressenti la nécessité de promouvoir son club de dégustation parisien et exclusivement féminin par les réseaux sociaux : le Club Rouge Aux Lèvres. Il s’est constitué à l’origine sur le principe des réunions Tupperware : « des copines de copines qui font venir leurs copines » et qui s’intéressent au vin afin d’avoir « le pouvoir sur la dégustation » pour mieux choisir et mieux consommer car : « au resto la carte des vins on la tend plutôt à l’homme ! » nous raconte Margot selon un story-telling bien rodé.
Survient la Covid et le confinement, starter des comptes d’influenceurs qui offrent ainsi aux vignerons un contact possible avec un nouveau public.
Conçu au départ pour promouvoir son club de dégustation, le compte Insta de Margot ne reste pas inactif pendant le confinement. Bien au contraire, elle s’est efforcé de produire un live tous les jours dont certains avec de grands noms de la sommellerie, des chefs de cave, des domaines…
Du coup il n’a pas tardé à être repéré : « A 10K followers tu commences à avoir des agences qui te contactent… » et qui lui ont proposé de produire des contenus pour leurs annonceurs en complément des achats d’espace dans les médias traditionnels.
équilibrisme éditorial
Aujourd’hui l ‘Instagram du Rouge aux Lèvres fonctionne avec des contenus dont « une partie est monétisée et une autre est conçue de manière gratuite sinon on ne va parler que des grands noms et toujours de la même chose ! L’idée c’est de défendre la diversité des acteurs en France, aider des jeunes qui se lancent ! Une entreprise à mission en quelque sorte…
H24
Alors influenceuse c’est un vrai métier ? Sans aucun doute mais un métier plutôt risqué : « Si demain mon compte est hacké ou on me le ferme, je perds une partie de mon activité. Avec Instagram c’est un lien très bizarre : c’est la mère nourricière mais à la fois elle peut te tuer ! »
Et accro à Instagram ? « Je vis avec, je dors avec, tous les jours, même en vacances, je ne me déconnecte jamais. Mais c’est aussi ça qui fait que ça fonctionne aujourd’hui. Et si demain je décide de me faire un road trip -Ciao la Thaïlande- pendant deux mois, mes followers se perdent et tout ce que j’ai fait se perd très vite.
Oui on est vraiment dépendant… »
François
Cet article est tiré d’une keynote donnée lors de WineParis 2023