Nous connaissons Lucie Biteau depuis le Grand Prix des Oenologues du Val de Loire, de Saint Pourçain au printemps 2018. Elle était dans l’équipe d’étudiants du lycée agricole Edgar Pisani de Montreuil-Bellay où elle préparait son BTS Oeno-Viti en alternance.
Son exposé sur la bio-production comme alternative à l’ajout de SO2, étudiée lors de son apprentissage au domaine Ampelidae avait conquis le Jury qui lui a attribué le Grand Prix.
Mais derrière cette aventure, Lucie ne se serait-elle pas lancé le défi d’effectuer deux vendanges en 2019, une par hémisphère ? En tous cas forte de cette nouvelle expérience, elle se prépare un CV en béton ! Nous lui avons laissée la parole :
Si je vous dis Nouvelle Zélande, la plupart d’entre vous me répondront sûrement kiwis, Pacifique et Seigneur des Anneaux. Eh bien moi j’ai envie de répondre, terroir, pinot noir et savoir-faire. Comme en France on peut craquer et s’émerveiller pour la finesse et la diversité des vins bourguignons, ici c’est la force et la technicité des vins de Central Otago qui me permettent d’employer le terme de « coup de cœur ».
Des montagnes à perte de vue, des eaux calmes et cristallines, des vignes hautes en paysage de fond, bienvenue chez Carrick Wines.
mon book
Un petit domaine en bio, où se mélangent caractère atypique des vins venant de pieds plus ou moins jeunes ayant évolué et grandi sur des sols sablonneux et savoir-faire en cave laissant apparaître la complexité et le caractère de chaque cépage présent sur l’exploitation.
Le coup de coeur de la jeune vigneronne française : le petit dernier de la maison Carrick, un pinot noir, vinifié naturellement, avec un élevage en barrique de 18 mois, mélangeant force et puissance du pinot noir et douceur du fruit ramassé à maturité parfaite. Le maitre de chai Francis, donnera le nom de « pot de fleur » à la cuvée, pour le clin d’oeil aux notes fleuries naturellement présentes dans le vin et pour son attrait pour les vins français comme ceux du Domaine des Accoles par exemple en Ardèche, ou du Domaine Ogereau en Val de Loire.
Il aime parler de ce nom de cuvée avec passion en disant que dans « pot de fleur », chacun peut imaginer sa petite touche personnelle, sa fleur coup de cœur. Lui, c’est l’iris et la pensée : l’iris pour la fleur bien évidemment mais aussi pour l’iris de l’œil qui permet d’ouvrir son regard et d’avoir une vision plus globale sur l’ensemble du domaine et la pensée pour l’imaginatif et l’inventif de chacun.
Mise en bouteille actuellement sur le domaine, avec une machine manuelle remplissant seulement 4 bouteilles à la fois, on est loin de l’industrialisation d’une grande partie des domaines en Nouvelle Zélande. Un réel travail de recherche de qualité grâce à la technicité des machines artisanales, et au savoir-faire du maître de chai Francis et de ses collaborateurs.
Un vrai bonheur d’apprendre à travailler ici, avec tous les outils, les conseils et le cadre de travail que rêverait d’avoir tout vigneron qui se respecte.
Chapeau Carrick et merci à la région de Central Otago de m’offrir autant de possibilité de continuer à vivre mon « métier passion » avec enthousiasme.
Lucie
NDLR : D’autres jeunes vignerons ont précédé Lucie Biteau dans cette démarche et nous pensons notamment à François Plumejeau parti en Australie et aujourd’hui installé à Brissac au domaine de la Gonorderie.
Photos : Lucie Biteau, Carrick Wines