Salon des Vignerons Indépendants Paris Porte Champerret Printemps 2018
Comment réussir son Salon des vins du 23 au 26 mars ou faire un tour de France des vignobles (en 2 demi -journées)
C’est à Paris Porte de Champerret au printemps qu’œnophiles et amoureux des vins se donnent rendez-vous pour rencontrer 405 vignerons indépendants avec leurs cuvées. S’y croisent des promeneurs infatigables armés d’un verre de dégustation comme moi. On y verra des professionnels mais ce sont essentiellement des passionnés qui goûtent et qui achètent, des amateurs dont le tranche d’âge baisse. Eh oui, les jeunes de 25 – 35 ans s’intéressent aussi aux vins ! C’est un marqueur social qui redevient valorisant, le témoignage d’une culture qui touche au cœur de notre patrimoine. On suit le guide !
C’est un VRAI labyrinthe, les petits comptoirs qui accueillent les producteurs ne sont pas classés par nom ni par vin, encore moins par terroir. Si vous voulez préparer votre visite de chez vous, vous devrez aller sur le site des Vignerons indépendants puis vous munir d’une liasse de papier tirée de votre imprimante. Pas pratique !
Muni d’un fascicule des exposants édité par les organisateurs à 7 €, d’un verre gratuit, d’un chariot pliable (j’ai même vu des valises de voyage à roulettes) et si possible d’un bon moyen de transport pour ramener vos achats, vous allez pouvoir vous diriger vers le plus beau marché aux vins de l’année.
Armez-vous de patience si vous ne pouvez pas venir avant samedi après-midi. Retirez plusieurs épaisseurs de vêtements que vous laisserez à l’accueil.
Déguster est-il un art ?
En quelque sorte oui. Mais c’est surtout un plaisir et une obligation avant d’acheter ! Soyez patients et ne confondez surtout pas déguster et boire un verre. Pensez bien à recracher si vous tenez à rentrer chez vous sur vos deux jambes, sinon prévoyez un taxi. Les vignerons présentent leur travail, ce sont des passionnés et ils auront plaisir à parler des efforts qu’ils ont fait avant d’arriver devant vous. On évitera par exemple de tendre son verre et de dire : « Vous avez du rouge ? » Prenez le temps de lire une brochure posée devant vous et ciblez celles des cuvées qui vous intéressent.
Certaines cuvées disparaissent très vite, trop vite car même tôt le vendredi après-midi on est Gros-Jean comme devant avec les millésimes anciens, les cuvées vieilles vignes, ou parcellaires.
C’est l’occasion rêvée pour tester des terroirs méconnus ou redécouvrir des appellations. Vous pouvez par exemple comparer plusieurs maisons de champagne ou des crémants d’Alsace. Même sans y connaître grand-chose votre palais vous guidera vers des vignerons qui vous séduisent.
Nos sélections au meilleur rapport qualité prix
- Le Domaine Tortochot qui atteint des sommets en Gevrey Chambertin à 23 € sur le millésime 2015 (pensez à faire réserver des bouteilles en appelant le propriétaire … les stocks fondent rien que d’en parler !) Allée C 27
- Bruno Cormerais semble très modeste mais avec ses Muscadets de Clisson élevés sur Lie c’est un vrai maître en vinifications longues sur le melon de Bourgogne. Allée A 16
- Le Domaine du Lycée Viticole de Beaune en Savigny et Beaune 1er cru aux alentours de 20€ vaut un détour. Allée D 45
- Henri Gsell mérite qu’on aille goûter Ses Rieslings et Gewurztraminers multi médaillés dans les 17€ Allée H 22
- Didier Desvignes pour son Beaujolais pour le Morgon Les Charmes et le Chiroubles « Sans soufre » entre 12 et 18 € La classe ! Allée K 3
- Le Mas Del Périé car les vins bios de Fabien Jouves, valeur montante, sont absolument à découvrir en rouge dès 16€ Allée E 3
- Le Blaye Côte de Bordeaux du Château les Bertrands 25 € Classique et élégant. Allée D 13
- Le Clos Rouge en Terrasses de Larzac Bio dont on reparlera à moins de 10€
Inutile d’essayer de tous les goûter en une fois. La mémoire est parfois fiable mais difficilement efficiente pour la plupart d’entre nous après 7 ou 8 vins. Commencez par les blancs secs, les bulles. Continuez sur les rouges des plus frais aux plus corsés et finissez par les liquoreux ou moelleux.
Et le confort ?
Attention il n’y pas assez de bancs ou de chaises pour s’assoir, on est parfois obligé de poser son derrière sur une palette afin de manger son sandwich. Des marchands de spécialités locales proposent des encas salés à des prix parisiens. Pratique pour faire une pause.
N’hésitez pas à demander aux autres dégustateurs ce qu’ils ont aimé, vous partagerez ainsi de jolies découvertes. Et si vous résistez à la chaleur, au bruit et à la bousculade il y a fort à parier que je vous y croise l’année prochaine !
Jean-Luc