Le Portugal a un goût de revenez-y : vous y allez une fois et vous vous trouvez une bonne raison d’y retourner ; est-ce la gentillesse des Portugais ? Leur attachement à la France et à notre langue ? Les prix bas, le charme du style baroque, la diversité des paysages ? Ou d’autres raisons plus secrètes qui relèvent des racines chrétiennes de l’Europe…..Eu nào sei.
Votre « coureur de vigne et buveur de vin » a jeté son dévolu sur l’extrême nord du Portugal, le long du fleuve Minho qui fait frontière avec la Galice espagnole. Deux régions viticoles : Rias Baixas DO et Vinhos Verde DOC s’étendent de part et d’autre du fleuve où pousse depuis l’antiquité un cépage autochtone l’Alvarinho -Albarino en Espagne- parfaitement adapté aux conditions climatiques humides de la région et à ses étés chauds, ses petits grains à peau épaisse lui donnant une bonne résistance aux maladies cryptogamiques. La vigne a trouvé dans les sols granitiques sableux un terroir à son goût et façonne durablement le paysage par des percées vert tendre dans la forêt. Pas de façon spectaculaire comme dans la vallée du Douro, non, ici c’est plus vert, plus tempéré, plus arrondi. L’alliance de l’eucalyptus, du pin maritime, du chêne vert et de la vigne.
Si vous venez de Porto,
surtout ne ratez pas Guimàraes, l’ancienne capitale du Portugal classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, capitale européenne de la Culture en 2013. C’est beau, admirablement préservé et vous comprendrez comment le Portugal est devenu un royaume indépendant de l’Espagne au XIIème siècle après moult batailles livrées et gagnées par Afonso Henriques premier roi du Portugal et héros de l’indépendance.
Le restaurant Historico est à conseiller pour un dîner : gastronomie portugaise, choix des vins, service attentionné et addition légère ; les Anglais y viennent en nombre, toujours à l’affût des bons plans.

Le cadre intimiste d’une demeure bourgeoise admirablement restaurée favorise les échanges discrets et souriants : la beauté invite au partage. La gentillesse aussi, et particulièrement celle d’Adriano Pereira Afonso, de son épouse, son fils et sa belle-fille ; bien évidemment presque tous parlent Français.

Le vignoble est là, tout autour de moi et il me stupéfie.
Rien de commun avec ses homologues français. Ici, la vigne est une liane ; le plant est palissé très haut et la vigne entoure un fil unique à 2 m de hauteur soutenu par des énormes poteaux de granit. Il faut lever le bras pour cueillir une grappe.

Le travail au chai est délicat car il faut trouver l’équilibre parfait entre fraîcheur et acidité. En cours de fermentation, je vérifie tous les jours que le Ph tienne et ne dépasse pas 3,1 pour un degré d’alcool entre 11,5-12°. C’est par le froid que l’on arrive à réguler l’acidité, il n’y aucun ajout ni élevage boisé.
Justement la fermentation était en cours, aussi Antonio m’a fait déguster le jus 2016 à différents stades de fermentation. Les agrumes, les pommes vertes, le melon, tous les goûts y étaient, secoués par un vent buccal de fraîcheur à la Peppermint !
Jean-Philippe