Le film de Jérôme Le Maire sorti ce 23 septembre aurait pu s’intituler Génération Vigneron tant la relation père – fils est au cœur de l’intrigue. Nous sommes en Bourgogne dans l’univers des Grands Crus- Aloxe Corton précisément, François Maréchal (Gérard Lanvin) ne se remet pas du départ de sa femme ni de celui de son fils Charly (Jalil Lespert), l’œnologue-dégustateur parti monter à Paris un guide des vins à succès.
Notre raison de vivre ici c’est faire le meilleur vin pour honorer cette terre et transmettre nos vignes à nos enfants. Il faut une famille pour faire le vin, sinon ça ne vaut pas la peine.
Alors François Maréchal baisse les bras et se laisse aller à ses rêves de navigateur qui conduira le domaine immanquablement au dépôt de bilan.
Grâce au ciel le fils prodigue revient et s’enchaînent alors une série d’évènements et rebondissements qui rendent le film plaisant et par moments captivant. Les femmes, Alice Taglioni et Laura Smet y jouent bien sûr un rôle essentiel.
L’avis des critiques est plus mitigé ; le Progrès de Lyon le considère comme Imbuvable : Un téléfilm entre caricatures et clichés. Quel gâchis! un avis que ne partage pas Le Parisien : Le Lanvin nouveau est arrivé dans ce drame paysan, de facture classique dans sa réalisation et dont l’histoire, familiale et sociale, est bien racontée. L’acteur est épatant dans la peau d’un patriarche bourguignon, bourru et au cœur tendre.
L’amateur de vins s’y retrouve-t-il pour autant? Certainement pour la somptuosité des vignobles à toutes saisons que le cinéma magnifie. Ah ! ces pinots noirs petits grains qu’on croquerait de plaisir !
Sur le fond, les scénaristes ont su s’entourer de conseillers qui rendent le film crédible dans l’univers du vin. Ils ont vu les films de Jonathan Nossiter et n’ont pas manqué de s’en inspirer pour glorifier le retour à la nature : le cheval de labour, les cuves de vinification dans le style romain et…les amphores en terre cuite pour l’élevage du Corton grand cru.
Joli paradoxe, c’est le père qui défend la modernité des années 90 avec la cuve inox thermo-régulée, ça vinifie tout seul alors que le fils prône le retour aux méthodes ancestrales, sans que le mot bio ne soit prononcé.
Au passage, quelques vacheries sont distribuées, ici au négoce bordelais habillé comme des croque-morts ou là aux dégustateurs professionnels qui s’assoient sur leur éthique, et puis, il y a cette séquence assez désopilante des vendanges sans cesse reportées.…..mais ne dévoilons pas tout !
Jean Philippe
image en tête : ©Alter Films