Comment vous faire partager mon amour de Chambord ? Par des images, bien sûr ! Alors commençons par cette vidéo du Domaine national :
Chambord est une œuvre d’art exceptionnelle pensée par le plus grand des génies.
Ses dômes ouvragés accrochent l’œil où que vous soyez à l’entour dans le territoire du Domaine national : 5440 hectares clos de mur, comprenant une forêt majestueuse, giboyeuse, des jardins potagers écoresponsables, un festival, une commune avec sa mairie, des commerces, des restaurants, des vélos, voiturettes électriques et des bateaux aussi. Une cité idéale, un écosystème arrimé à l’Histoire et à la magnificence d’un patrimoine riche d’une biodiversité exemplaire : un p’tit coin de paradis dirait son million de visiteurs annuels !
Voyage pré-phylloxérique
Il est probable que le lieu-dit l’Ormetrou, au sol sableux adossé au mur d’enceinte, regardant le sud avec le château légèrement en contre-bas, ait été l’endroit où François 1er a fait planter sa vigne historique, il y a 500 ans.
Et c’est là que le Domaine national a décidé de replanter des vignes à partir de 2014, sur 14 hectares en pinot noir, romorantin, gamay, arbois et sauvignon.
La maison Henry Marionnet a été choisie pour son expertise du cépage romorantin issu de ses propres vignes pré-phylloxériques.
Sur cette parcelle de 4 ha, nous avons décidé de planter franc-de pied –c’est-à-dire non greffé- le romorantin, compte tenu de l’extraordinaire patrimoine génétique de ces plants.
Jean-Sébastien Marionnet s’adresse à un public de convertis, courbés ou à genou non pas devant lui, mais dans la vigne quelques minutes auparavant.
Des vendangeurs ? Que nenni !
Il s’agissait des mécènes de cette vigne biologique, iconique qui a déjà connu dans sa courte existence les affres du gel et de la sécheresse.
L’auteur de ces lignes faisait partie de la cohorte d’invités à découvrir, en ce jour d’automne, leur plaque nominative accrochée à chaque pied et à déguster la première vendange du domaine.
Le Vin de Chambord était né grâce au soutien d’un millier de particuliers et d’entreprises mécènes.
Ce vin est une histoire revisitée : 20 000 bouteilles furent produites en 2018, avec en rouge un IGP Val de Loire (pinot noir et gamay) et en blanc, bien entendu, le fameux romorantin pour l’instant en « Vin de France » avant de rejoindre l’AOC Cour-Cheverny et à terme, très certainement une future AOC Chambord.
Petite soif
Nous fûmes conviés au chai pour découvrir et déguster les premiers vins de Chambord et prendre au passage notre commande de bouteilles.
Le petit roi, issu de ce romorantin si jeune, témoigne, sous sa robe bouton d’or d’une impétuosité en bouche qui en dit long sur son avenir (30€).
Son prince rouge croquant, est marqué par la goût de la cerise qui persiste longuement (17,50€).
Cocorico !
Petite pensée pour les équipes de dégustateurs – les meilleures du monde- qui ont concouru au château la semaine précédente pour le championnat du monde de dégustation à l’aveugle, organisé par la Revue des Vins de France. 27 pays représentés, et à tout seigneur de Chambord tout honneur……La France a gagné !
L’ambiance était au recueillement pour notre dégustation, du moins au début car les bouteilles généreusement débouchées par l’équipe mécénat et viticole ont vite fait de détendre l’atmosphère.
Mécène d’un jour, mécène pour la vie, c’est le message qu’a tenu à nous faire passer Cécilie de Saint Venant, cheffe de la marque Chambord, en présentant le chantier extraordinaire qui s’offre aux oenophiles : le nouveau chai dont on voit ici la maquette.
Signé par l’architecte Jean Michel Wilmotte, créateur de chais vinicoles en Bordelais et en Provence, il est totalement éco-responsable et dimensionné pour une production annuelle de 70 000 bouteilles.
Mécènes, dépêchez-vous !
La souscription est ouverte et les travaux démarrent cet hiver. Les merrains issus des chênes royaux sont déjà au rendez-vous ; ils prennent l’humidité, le froid et la chaleur nécessaires à leur transformation en douelle puis en barrique.
Il ne faudra pas qu’un sort funeste vienne compromettre ce bel édifice, or il y a une menace.
Jean-Philippe
Photo à la Une : © Domaine National de Chambord