Les Chambres d’agriculture : à quoi ça sert ?

A quoi ça sert les Chambres d’agriculture ? Elles sont proches de nous : on les trouve au niveau départemental, régional, national et en Outre-mer.

Elles contribuent à mettre en œuvre à leur échelon la politique européenne et nationale de l’agriculture. Pourtant, même si elles sont sensées représenter toutes les formes d’agriculture pratiquées en France, elles n’ont pas forcément la compétence en matière de viticulture, y compris dans des régions viticoles.

Des chambres d’agriculture mais sans les vignerons ?

Chambragri_niou.svgPour quelles raisons ? Question d’hommes répond Guy Vasseur président de l’APCA, l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture. Il faut savoir en effet que les Chambres d’agriculture ont une organisation consulaire tout comme les Chambres de commerce, c’est à dire un statut d’établissement public mais piloté par des élus professionnels représentant les principaux acteurs du secteur agricole, rural et forestier. De sorte que dans certains départements où prédomine l’élevage, les viticulteurs seront mal représentés. A l‘inverse des départements comme l’Hérault, par exemple, sont tournés vers la viticulture. Ce qui fait dire aux agriculteurs de la Lozère qu’au niveau de leur Chambre régionale d’agriculture, on ne parle que de vin ! . Certaines Chambres ont bien compris le problème et jouent l’alternance depuis longtemps : c’est le cas de la Marne où depuis des lustres, le président agriculteur alterne avec un président vigneron…

Mais tout ceci ne nous dit pas ce que ça apporte aux vignerons…

Du technique ! nous répond Guy Vasseur.  On a des centres de recherche, des stations expérimentales qui travaillent avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin et avec l’INRA. Mais attention, nous on est pas dans la recherche fondamentale, on est dans l’expérimentation, dans ce que la recherche nous a apportés.

Alors concrètement un vigneron va pouvoir trouver auprès de sa Chambre d’agriculture trois types de conseil :

le conseil au vignoble. Le conseiller de la Chambre peut aider le vigneron dans le choix du végétal, la protection sanitaire, l’entretien du sol et la fertilisation.

Olivier Gimonnet producteur de champagne sur la Côte des Blancs le confirme : J’avais besoin d’un suivi de parcelle pour comprendre l’impact de mes pratiques sur l’exploitation. Le conseiller viticole a réalisé un diagnostic et un plan de progrès. Aujourd’hui Olivier Gimonnet bénéficie d’un suivi parcellaire et d’un conseil technique complet.

 

Des conseils à la carte

Ensuite le conseil en œnologie. Le conseiller en œnologie propose au vigneron des visites hebdomadaires pendant la vinification afin d’élaborer des vins correspondants aux exigences du marché. Paul Godard de Beaufort, oenologue conseil à la Chambre d’agriculture de la Gironde : Je veille à ce que ma personnalité et mes recommandations soient dans le respect de la tradition de la propriété et du terroir. J’essaye d’apporter le bon conseil, ensuite c’est le viticulteur qui choisit.

Un autre aspect où le conseiller œnologue peut jouer pleinement son rôle : le viticulteur qui est responsable de la qualité sanitaire des produits qu’il commercialise doit procéder à l’analyse des risques de ses vins. Le conseiller œnologue peut l’assister pour identifier les risques propres à son entreprise.

Enfin le conseil en économie, qui ratisse très large, de l’audit d’entreprise (de la plantation à la commercialisation) à la démarche stratégique (donner un cap à l’exploitation) en passant par l’appui à la commercialisation et la préparation de la cession ou de la transmission. Jean-Marie Michaud exploitant du domaine de Montigny à Sassay dans le Loir et Cher s’est fait accompagner pour avoir une vision claire de son entreprise : je n’avais jamais mené de réflexion globale jusque là. La démarche stratégique a été un déclic, un inventaire indispensable, une mise au point pour donner du sens et des orientations…

Attention, ces services ne sont pas gratuits !

Tous ces conseils s’appuient sur des outils statistiques et des référentiels économiques régionaux et surtout sur un regard indépendant et externe à l’exploitation, l’outil le plus précieux pour l’exploitant qui a trop souvent la tête dans le guidon. Mais attention ces conseils sont payants !

Grace à cette expertise technique reconnue, les Chambres d’agriculture, ont aussi d’autres missions, parfois moins visibles : ce sont elles qui montent les dossiers qui remonteront auprès du Ministère ou auprès de l’Europe : c’est le cas  des dossiers de « ‘calamité gel » . Ou encore la création de nouvelles AOP comme Cheverny et Cour Cheverny : Elles ont été créées à la suite d’une démarche commune de la Chambre d’agriculture et des viticulteurs. nous confie Guy Vasseur, tout comme la super appellation Touraine-Chenonceaux. Après, vous savez, nous on est là et les viticulteurs sont sourcilleux de dire, la viticulture c’est nous !

François

Image à la Une : ©Stefan Bauer http://www.ferras.at

Ecrit par Francois SAIAS
--------------------------------------------------------------- Scénariste, réalisateur, documentariste pendant de nombreuses années, François a gardé la curiosité de son premier métier et s'est investi depuis dans le monde du vin, ses rouages, son organisation, ses modes de fonctionnement.

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