Ils sont bien les premiers à fêter le Nouvel An, les vignerons de la Vallée de Clisson ; pensez donc, un 7 décembre ! On l’aura compris, c’est du nouvel an du Muscadet qu’il s’agit, il en est à sa 26ème année et connaît un succès grandissant.
Peut-être un millier d’amateurs et de vignerons venus en famille, sans oublier les chevaliers Bretvins et les Cuivres du Digue Bazar Compagnie se retrouvent sous les halles de Clisson en Loire Atlantique pour déguster le Muscadet primeur juste fermenté après 3 mois de cuvaison. A l’origine la manifestation permettait au négoce de se faire une idée sur le vin nouveau.
Une saine émulation,
pour ne pas dire un esprit de compétition motive les vignerons de Clisson, de sainte Lumine de Clisson, de Gorges ou de Monnières-Saint Fiacre. L’ambiance est à la fête avec un millésime 2014 abondant et qualitatif selon les spécialistes.
Comme tout le monde, j’ai fait le tour des stands en tendant mon verre gravé acheté 4€, et aussi en tendant l’oreille : « c’est dans le fruit, belle attaque, petite acidité sur la pointe de la langue, bien perlant, de l’amertume en milieu de bouche, un poil fumé, du Gorges pur jus, souple en bouche, ça citronne bien… ». Le parler vin m’enchante toujours, même si mes papilles grossières de citadin ne me permettent pas d’en capter toutes les subtilités. Moi, j’ai retenu la fraîcheur, le perlant et la légère acidité à la fois minérale et florale qui en fait un vin qu’on redemande.
Inscrit à l’atelier œnologique archicomble, j’ai planché sérieusement sur les accords mets/vins proposés par Fabrice Roy traiteur à Gorges et Jean-Luc Muckenstrum, caviste à Clisson.
L’occasion de découvrir les 3 crus communaux qui font la fierté des vignerons de la vallée : Le Gorges, le Clisson et le Monnières-St Fiacre.Là, nous sommes dans le Muscadet de prestige ; pas seulement par la bouteille qui en impose, non le nectar est bien là : plus rond, plus de gras, du fruit confit, de la longueur. Les 24 mois d’élevage sur lies fines apportent un supplément de corps et d’âme.
S’il fallait choisir, j’avouerais ma préférence pour le Gorges,
avec cette touche fumée qui paraît-il proviendrait de son terroir « issu de gabbros altérés et d’argile à quartz ». C’est toujours fascinant de s’imaginer comment les racines de la vigne parviennent à capter le « goût » de la roche et à le transmettre dans le spectre aromatique du vin. L’incroyable diversité des sols et sous-sols des appellations Muscadet – roches plutoniques (gabbro, granit), roches métamorphiques (gneiss, micaschiste, amphibolite)- en fait sa réputation sans oublier la surprenante capacité du cépage melon de Bourgogne à capter et à nous en transmettre les arômes.
Croyez-vous que nous avons fait le tour du Muscadet ?
Loin s’en faut. Le nouvel an se fêtait aussi à Vallet, l’autre « capitale » de l’appellation. Sans oublier les Muscadet Côtes de Grandlieu et les Muscadet Côteaux de la Loire.
Avec 500 000 hectolitres attendus cette année après 2 années de petite récolte, les marchés à l’export vont être de nouveau approvisionnés.
Attendez-vous à le voir partout, le millésime 2014 !
Jean-Philippe