Année 1614 : pour l’Etna, le plus grand volcan d’Europe, c’est le début d’une longue éruption qui va durer dix ans, émettre 2Km3 de lave qui se répartiront sur plus de 15Km2 avec une accumulation sur des dizaines de mètres d’épaisseur, voire par endroit 200 à 300 mètres. L’éruption sera tellement puissante et abondante qu’elle modifiera définitivement la forme du volcan.
Elle ne s’arrêtera qu’en 1624, sur les frontières des vignobles de Sciara Nuova, dans la province de Catane.
Nous sommes entre 300 et 1000 mètres d’altitude.
Et c’est sur ces hautes terres noires, constituées de sables de lave, perméables, minérales et nutritives, qu’est cultivé le nerello mascalese, un cépage typique des vins de Sicile qui jouit d’un micro climat exceptionnel.
Les feuilles sont grandes et larges pour bien protéger les grappes. Le raisin est bleu de peau et donnera un vin de couleur rubis.
Chez les Planeta, un domaine créé en 1995, les raisins sont récoltés dans des caisses, immédiatement refroidis à 10 ° et ensuite sélectionnés à la main. Après éraflage et broyage, ils fermentent à 25 ° pendant 12 jours avec deux mélanges chaque jour. Ils sont ensuite pressés au bout de 18 jours. Au nez, le nerello mascalese est intense avec des notes de fruits rouges mais aussi d’épices orientales et de cire d’abeille ! C’est un vin riche en alcool, il oscille entre 13 et 14° C.
Certains de ces vins, élevés en cuves et affinés en fûts de bois pourront être gardés en cave jusqu’à 10 ans peut-être plus pour quelques-uns…
C’est chez Pizzo et Pizzo, un bar à vin de Palerme,
que j’ai fait cette découverte. Sur le point de commander un verre de nero d’Avola, je me suis laissé guider par le sommelier qui m’a suggéré cette expérience. Et je n’ai pas été déçu ! Curieusement, ce qui frappe c’est sa légèreté et sa quasi absence d’acidité. Sans doute dû à son exceptionnelle minéralité, très présente en fin de bouche.
Ce nerello mascalese s’appelle Eruzione 1614, carrément.
François
images : ISS et Domaine Planeta
Ecrit par Francois SAIAS 
