Qu’est-ce qu’un bon caviste ?

Voilà la question que le syndicat des Cavistes professionnels met en débat public à l’occasion de son concours du meilleur caviste de France 2020.

Un concours qui affirme cette année de grandes ambitions avec l’arrivée aux manettes du magazine Terre de Vins ( groupe Sud-Ouest), expert en évènementiel œnologique et proche des grands noms du négoce.

Chercheurs d’or

La présélection porte sur 40 candidats. La liste étant rendue publique, tout un chacun pourra encourager son caviste local dans la rude compétition qui s’annonce.

Bon vent à Xavier de Castro, dynamique repreneur de la prestigieuse cave Bournigault, d’Ancenis en Loire-Atlantique.

L’épreuve des qualifications a lieu à Reims à la mi-septembre, avec un test de connaissance et une dégustation à l’aveugle puis la finale se déroulera à Paris le 19 octobre, sous le haut-parrainage de l’artiste musicien Thomas Dutronc qui déclarait récemment dans Elle A table : je préfère de loin une piquette avec de bons amis qu’un excellent vin à une table où on s’emmerde !

Il distribuera les médailles, celle en or et les autres, et on saura qui succèdera à Cyril Coniglio, sacré caviste d’or en 2018.

 

Caviste, l’ami du sommelier

Les commerçants cavistes sont près de 6000 en France, mais seulement une petite minorité appartient au syndicat qui milite pour une montée en gamme du métier, avec une qualification de « maître-caviste » à l’étude.

Les cavistes haut de gamme, garants de la tradition lorgnent vers les sommeliers qui eux sont regroupés sous la bannière de l’Union de la Sommellerie française puissamment soutenue par le négoce des vins et spiritueux. Une stratégie évènementielle très payante, avec floraison d’événement festifs, célébrités à profusion et grosse médiatisation pour le concours annuel du meilleur « jeune » sommelier de France qui a consacré récemment la star angevine Pascaline Lepeltier.

Mais qu’est-ce qu’un caviste ? C’est la question qu’on se pose quand on voit combien ce métier de caviste, de marchand de vins et spiritueux est éclaté. Réseaux, enseignes, franchisés, indépendants, caviste à domicile, cavistes en ligne, caves-librairies, bars à vins, caves-restaurants, caves éphémères, épiceries fines, wine truck, etc. Tout le monde ou presque vend du vin jusqu’à mon épicier grec qui se débrouille pour être approvisionné en excellents xinomavros.

A lire aussi : C'est combien la bouteille ? Où acheter ? Chez le caviste ? Au caveau ? En ligne ?

Il y a caviste et caviste

Durant le confinement, les cavistes ont ressenti beaucoup de fierté à figurer parmi les «établissements de première nécessité ». Ils sont devenus tout à la fois : héros de la proximité, travailleurs sociaux, livreurs, dépanneurs, apporteurs de réconfort et accessoirement conseillers en vins et spiritueux. Forcément ça laisse des traces. N’y voit-on pas un décalage avec le « bon caviste » vu par le syndicat professionnel ?

Le rôle du caviste, dans un contexte de concurrence et sociétal qui est le nôtre actuellement, est compliqué : il est attendu en tant qu’expert, mais ne doit pas complexer par l’étendue de sa culture….Génération Vignerons a toujours préféré les entrepreneurs qui proposent des formes renouvelées du métier, les néo-cavistes proches des jeunes vignerons qui font bouger les lignes.

Nous attendons vos réponses, vos réactions et vos commentaires à la question : qu’est-ce qu’un bon caviste ? Merci à Jean-Luc, qui nous donne déjà une piste : Avoir le sens du commerce. Et du bon sens en l’occurrence !

Des passeurs de culture oenologique

Allez ! j’y vais de ma touche personnelle. Pour moi, les cavistes sont un peu des passeurs de culture, comme le sont les libraires. On avait tenté de dessiner le panorama avec Cavistes à la Nantaise, qui reste à mettre à jour en citant Gaëtan, caviste bio de l’Arbre à Bouteilles, qui s’est tant démené pendant le confinement. Merci à Charlène et Pierre de l’Aquoiboniste de m’avoir fait découvrir les vermouths. Un coup de chapeau à Chantal, La fille du Tonnelier. Il fait bon boire chez toi un verre de Grüner Veltliner et se croire sur les hauteurs de Vienne.

Petites pensées pour ceux qui ont baissé le rideau comme Thomas du Picolo, Stany des Carafés. ou Stéphane de BiBoVino, le métier peut être cruel. Quittons la ville et partons faire une virée œnotouristique dans les Fiefs vendéens. Une visite à François Goreau, sommelier-caviste à Montaigu, 85, s’impose pour faire éviter les erreurs.

Un plan canon

En Charente-Maritime, vous rencontrerez sur les marchés Marie Laborderie, caviste ambulante, qui arrive à loger 150 références bio nature dans son wine truck. Et les Vinifilles de Montpellier ? Elles n’attendent que vous…..

Alors, qu’est-ce qu’un bon caviste ?

Pour moi, c’est la personne que je retrouve avec plaisir- peut-être se souvient-elle de mon prénom ? Celui ou celle qui a toujours une bouteille à me faire découvrir, une histoire à raconter ou un plan canon. Comme toujours, il y a des déceptions : des prix « limite foutage de gueule », un choix maigrelet ou trop de références fournies par le négoce.

Le clan des 7

Et puis, voilà des petits nouveaux, chouchous de Tripadvisor, qui déboulent en 2020 à Nantes et La Rochelle après avoir fait leur gamme à Bordeaux.

Les 3 Pinardiers, ont de l’ambition à revendre. Trois fondateurs : Simon, Quentin, Louis aux quels se joignent Camille et Claire, Thomas et Mathilde. Ils ont tous 28 ans et se sont connus sur les bancs de l’ INSEEC « Wine & Spirits » de Bordeaux.

La levée de fonds sur la plate-forme participative Tudigo a cartonné et les voilà à Nantes aux manettes d’un très beau bar à vins, cave et restauration au design rutilant située dans l’hyper-centre. Notre avantage concurrentiel, me dit Camille Amiel, c’est de proposer toutes nos références à la dégustation. Je repère, je déguste au verre (4 à 6 €) et j’achète si ça me plaît- à emporter ou à boire sur place. Tiens, une jolie référence en touraine rosé de François Chidaine.

Vraoum ! pas le temps de souffler que déjà se pointe à Nantes Vacarme et sa ribambelle de «vins vivants, issus de l’agriculture biologique, biodynamique et naturelle. » Quelle est la question, déjà ?

Jean-Philippe

Photo à la Une : © la Boutique des vins  à Toulouse

Ecrit par Jean-Philippe RAFFARD
--------------------------------------------------------------- Toujours volontaire pour une virée dans le vignoble du bout de la Loire, du bout de la France, du bout de l’Europe ou du bout du monde, là où il y a des vignerons, là où il y a du bon vin. Jean Philippe n’oublie pas sa vie antérieure en marketing-communication pour lever le voile sur le commerce du vin et l’ingéniosité des marchands.

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