Après l’école avant l’installation

Vous avez fait vos stages, vous avez un diplôme en poche, mais sans doute pas encore l’expérience pour envisager de vous installer ?

Normal et c’est plutôt prudent.

Il existe une façon originale et efficace d’acquérir une expérience intense et diversifiée : en assurant des remplacements dans les exploitations viticoles. Et pour cela il existe sans doute dans votre région un service de remplacement des chefs d’exploitation.

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C’est la face cachée de ce service que Génération Vignerons a déjà présenté aux vignerons : le Service de Remplacement est un employeur important du secteur agricole car il emploie chaque année plus de 13000 personnes, toutes spécialités confondues. On a autour de 70000 adhérents chefs d’exploitations et on remplace à peu près chaque année 40 à 45000 personnes en fonction de leurs absence, aime préciser Franck Laur, directeur du Service de Remplacement France.

Stéphane Minguet, lui, est président du Service de Remplacement Midi Pyrénées et du CFPPA de Mirande et Riscle : A Riscle on a un lycée qui est spécialement viticole et on forme des jeunes qui sont opérationnels de la taille de la vigne au travail de chai. Le Service de Remplacement assure ce trait d’union entre la formation et l’acquisition de l’expérience.

En sortant du lycée, les jeunes viennent une dizaine d’années chez nous, jusqu’à 30 ans souvent, parce que les parents sont encore jeunes et ils ne peuvent pas installer quelqu’un de plus sur la même structure. Les jeunes travaillent chez nous le temps que les parents prennent leur retraite.

Franck Laur : Au sein de la profession, les Services de Remplacement sont reconnus quelque part comme une école de formation. Au sortir de l’école ils viennent chez nous pour avoir de l’expérience, travailler sans avoir forcément les responsabilités de l’installation et pouvoir préparer et murir leur projet. D’ailleurs on a des projets d’accompagnement dans ce sens avec les Jeunes Agriculteurs. 

Certains remplaçants profitent même de leur position privilégiée pour repérer des exploitations avec lesquelles ils pourraient s’associer et envisager plus tard la reprise ! Il faut avoir quand même cette capacité d’accepter de changer quasiment tous les jours d’exploitation, de patron, de caractère, de méthode de travail !

vers de nouvelles compétences

Les Services de Remplacement assurent des formations complémentaires : Les RH c’est notre cœur de métier, pouvoir analyser les besoins, mettre quelqu’un en face de la demande, assurer les parcours de formation, assurer les suivis, c’est le gros du travail. Ainsi, au delà de la taille de la vigne et du travail au chai, en entrant dans le monde de l’entreprise, la viticulture est devenu aussi une activité de gestion d’équipe.

Stéphane Minguet : Effectivement quand nos agents sont appelés à remplacer le viticulteur sur son exploitation, il faut qu’il soit capable de gérer son équipe. Donc on fait aujourd’hui des formations management pour nos salariés, ce n’est pas donné à tout le monde : gérer les salariés c’est une autre histoire. S’ils n’ont pas de formation et de compétence là-dessus, c’est très compliqué. Ce sont de nouveaux modules qu’on met dans les compétences d’un salarié en viticulture aujourd’hui.

Autre signe des temps, le développement de la vente directe et la gestion des gîtes, qui imposent au remplaçant de disposer de nouvelles compétences. Les Services de Remplacement se préparent à proposer des formations adaptées..

A savoir, côté administratif, l’employeur du remplaçant c’est le groupement d’employeurs du Service de Remplacement et côté social, différentes formes de contrats sont proposées : CDD, CDI et aussi un système de CDI intermittents qui assure un volume d’heures de travail minimum par an mais pas à temps plein. Les salaires sont fixés par la convention collective et tiennent compte de la mobilité, de la prise d’initiative, de l’autonomie, des responsabilités…

François

photo à la une : Avize viti Campus

Ecrit par Francois SAIAS
--------------------------------------------------------------- Scénariste, réalisateur, documentariste pendant de nombreuses années, François a gardé la curiosité de son premier métier et s'est investi depuis dans le monde du vin, ses rouages, son organisation, ses modes de fonctionnement.
Catégories : devenir vigneron , s'installer

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